Pour la première fois, depuis l’avènement du pouvoir putschiste il y a un peu moins de cinq ans, des centaines d’opposants ont bravé les forces de l’ordre pour se rassembler au cœur de Bamako.

Au cours de ce rassemblement, les manifestants ont dénoncé le régime militaire qui confisque le pouvoir en prolongeant la transition.

Ils ont exprimé leur refus de la dictature imposée au peuple malien.

Est-ce le début d’une révolte qui pourrait prendre de l’ampleur, avec les rumeurs qui se propagent sur une éventuelle possibilité d’imposer le président de la transition au poste de président de la République pour une durée de cinq ans ?

Le coup de semonce de ce dimanche est un déclic qui sonne la fin de la passivité populaire devant la dictature rampante des généraux autoproclamés,

et qui prennent des libertés au nom du peuple malien, qui ne les a pas élus.

Pour fonder l’AES (Alliance des États du Sahel), faire sortir le Mali de la CEDEAO, en s’arrogeant des droits constitutionnels que rien ne les autorise à utiliser.

Le peuple malien est habitué aux putschs militaires qui ont marqué le pays depuis son indépendance. Et, à chaque fois, il a su s’opposer victorieusement.

Mais le pouvoir kaki continue d’avoir la fâcheuse habitude de récidiver.

Ainsi, après Moussa Traoré, ATT (qui lui avait rendu le pouvoir aux civils avant de le reconquérir démocratiquement), Sanogo, ce sont Goïta et ses camarades qui défient le peuple malien.

La peur qu’ils avaient réussi à faire régner est en train d’être surmontée par les opposants.

Ce qui devrait faire réfléchir les putschistes, qui connaissent bien le sort qui a été réservé à leurs devanciers.

Ils sont donc avertis.

La transition sans fin est une aberration rejetée par les manifestants, tout comme les ballons de sonde concernant diverses formes de pérennisation d’un pouvoir militaire illégitime.

Quand un peuple se lève, plus rien ne peut l’arrêter.

La junte est face à une situation qui menace sa survie et qui ressemble à une lame de fond inarrêtable.

Les jours et les semaines qui viennent seront édifiants.

Menace, répression et usage intempestif de la force finissent toujours par échouer.

Au Mali, il se pourrait que rien ne soit plus comme avant, si le vent de la liberté continue de souffler.