C’est en présence de 16 chefs d’État, dont ceux de la RDC et du Rwanda, que le président élu du Gabon, Brice Oligui Nguema, a été investi dans un stade rempli de 40 000 personnes.
C’est une première au Gabon, où une nouvelle ère commence, mettant fin à celle de la famille Bongo, qui a duré un demi-siècle.
Désormais, une « démocratie solide » est promise au peuple par l’ex-général putschiste, élu triomphalement le 12 avril dernier.
Brice Oligui Nguema porte l’espoir de plus de deux millions de Gabonais, vivant dans un pays riche en pétrole et autres ressources minières, mais confronté à un chômage de plus de 40 % chez les jeunes.
L’approvisionnement en électricité reste un casse-tête chinois, du fait de la vétusté des infrastructures et du management défaillant du secteur.
Il y a aussi la corruption, véritable gangrène dans le pays, où la chute du clan Bongo a été accueillie avec beaucoup de soulagement.
Le nouveau président, qui a travaillé au cœur de l’État en tant que commandant de la Garde républicaine, sait l’énorme tâche qui l’attend.
Avec la nouvelle Constitution, il dispose de pouvoirs élargis, sans Premier ministre (poste supprimé), mais avec un vice-président.
Il a un mandat de 7 ans pour redresser la barre et mettre le Gabon sur les rails de l’émergence économique.
Le défi est de taille, mais devrait être plus facile à relever si les ressources du pays sont bien gérées et mises au service de l’amélioration des conditions de vie des populations.
Dans tous les domaines !
Combattre la corruption et le détournement des deniers publics est un impératif politique et de justice, pour récupérer, autant que faire se peut, l’argent volé.
Ancien membre du régime Bongo, Oligui Nguema devra éviter toute chasse aux sorcières et favoriser la réconciliation nationale dans un État de droit rénové.
Les populations jugeront aux actes le nouveau régime, qui bénéficiera d’un état de grâce de courte durée, car les jeunes sont impatients — et ont raison de l’être.
Il faut se féliciter de la présence importante de chefs d’État, qui ont ainsi apporté leur soutien au nouveau régime.
La France, qui s’est fait représenter au niveau ministériel, a joué la carte de la discrétion.
Ce qui est compréhensible pour diverses raisons, dont sa proximité avec les Bongo dans un passé récent.
Mais elle pourrait corriger le tir en aidant le nouveau régime dans les secteurs essentiels à la satisfaction des besoins du peuple gabonais.