Selon les chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur gabonais, le général Brice Oligui Nguema a remporté l’élection présidentielle, tenue hier, avec plus de 90 % des suffrages.

Il s’impose ainsi, avec un score plébiscitaire, si l’on peut dire, que l’on retrouve souvent lors des joutes électorales en Afrique centrale.

Toutefois, les observateurs présents, locaux et internationaux, ont précisé que le scrutin s’est déroulé dans le calme, avec une très grande mobilisation atteignant plus de 87 % du corps électoral.

Super favori du scrutin, le tombeur de la dynastie Bongo jouit d’une réelle popularité dans son pays.

Même s’il a « récupéré » certains membres de l’ancien régime, il continue de retenir en détention Ali Bongo, son fils Nourredine et sa femme.

Il a promis récemment qu’ils auraient un procès équitable.

Le problème est de savoir quand, et avec quelles garanties pour une vraie possibilité de défense des accusés.

Cependant, pour ce mandat de 7 ans qui vient d’être voté par le peuple gabonais, Brice O. Nguema aura d’énormes défis à relever pour restaurer la confiance des citoyens quant à une authentique restauration d’un État démocratique, où la liberté de presse est garantie,

et où la gestion des finances publiques est rigoureuse et transparente.

En vérité, le Gabon, avec un peu plus de 2 millions d’habitants, a tous les atouts, avec un sous-sol très riche, pour se développer

et améliorer ainsi, de manière spectaculaire, le niveau de vie de ses populations.

La dynastie Bongo laisse un pays en friche au niveau de ses potentialités, parce qu’elle a beaucoup cédé à la tristement célèbre Françafrique.

Oligui doit jouer la rupture lucide et pragmatique.

Éviter les règlements de comptes stériles.

Le choix de l’ouverture et du dialogue citoyen, en privilégiant les intérêts du peuple, serait le meilleur.

Le plébiscite est un sacerdoce qui impose une conduite et la conscience d’avoir un bilan, au bout d’un septennat, à présenter et à défendre auprès du peuple.

Pour l’heure, le général, candidat civil, a réussi son pari.

Il doit relever le défi de transformer l’essai, en tant qu’homme d’État.