Quelque part, il y a du masochisme chez les pastefiriens qui s’acharnent à se tirer des balles dans les pieds :
Le rapport de la Cour des comptes, étalé avec fracas, a accouché de sanctions de notation de la part des agences Moody et Standard & Poor’s contre le Sénégal, qui, dorénavant, va emprunter avec des taux d’intérêt beaucoup plus élevés sur les marchés monétaires.
Au grand dam des apprentis sorciers, nouveaux dirigeants du pays, qui peinaient déjà à trouver de l’argent pour payer les salaires, les bourses, les pensions diverses et variées, etc.
Et qui rament maintenant pour trouver des solutions financières.
L’impasse dans laquelle ils se sont embourbés, ils l’ont créée eux-mêmes, par manque de perspicacité et une volonté névrotique de faire du mal au régime de Macky Sall.
Aujourd’hui, Sonko et Diomaye fêtent un an de pouvoir dans un pays qui broie du noir (sans jeu de mot).
La dèche y est la chose du monde la mieux partagée.
Le désespoir des jeunes aussi, qui continuent de plus belle à prendre le chemin de l’exil suicidaire en affrontant l’océan Atlantique avec des pirogues.
À cette seule aune, l’échec est patent pour Diomaye et Sonko.
C’est pourquoi ils se torturent les méninges pour trouver de quoi apaiser les jeunes.
Jusqu’à bricoler une « loi interprétative » pour essayer de soustraire à la justice ceux d’entre eux qui avaient attaqué les magasins Auchan et les stations Total, les maisons de particuliers, etc.
Quid des pyromanes qui ont brûlé vives deux jeunes filles dans un bus ?
Nul ne songe à incriminer les forces de défense et de sécurité (FDS) dans ces crimes horribles.
Pour les nervis et les encagoulés bien identifiés dans les foules d’émeutiers, comment faire le tri ?
Ce pis-aller de loi interprétative n’est pas une solution ; c’est un cache-misère.
Pour noyer le poisson, épargner ceux qui avaient répondu à l’appel au mortal kombat et tout mettre sur le dos des FDS ?
C’est grotesque et très risqué, car l’État a besoin de ces FDS qui interviennent depuis un an sur les campus contre les étudiants qui réclament leurs bourses au nouveau pouvoir.
Diaboliser ces FDS, et pire, chercher à les incriminer serait d’une totale stupidité.
Justice pour justice, on ne peut oublier ni les propriétaires des magasins Auchan et des stations Total, ni les travailleurs qui ont perdu leurs emplois, ni les personnes privées dont les biens ont été saccagés.
Pastef se tire un nouveau missile dans les pieds.
La loi votée hier est un piège juridique et politique.
Elle officialise une justice à géométrie variable qui sera contestée vigoureusement par les Sénégalais.
L’opposition ultra minoritaire à l’Assemblée donne de la voix à juste titre.
Pastef annonce des enquêtes pour identifier tous les coupables des actes de violence qui ont causé des dizaines de morts entre 2021 et 2023.
Encore faudrait-il agir sans parti pris et mettre en exergue les discours de Sonko qui ont déclenché les événements.
Tous ses discours, y compris quand il demandait à ses troupes de déloger le président Macky Sall du palais, « le traîner dans la rue et le découper comme feu Samuel Doe ».
Tout doit être passé au peigne fin, et si c’est le cas, il y aurait un retour de boomerang.
D’ailleurs, les jusqu’au-boutistes de Pastef, comme Sonko, savent jusqu’où ne pas aller trop loin, et c’est pourquoi ils n’ont pas abrogé la loi d’amnistie.
Ils ont choisi une loi interprétative.
Ils sont révolutionnaires…
Mais pas trop !
Même s’ils subissent leurs propres coups mal ajustés.
Ce n’est leur choix, dicté plus par le sentiment que la Raison, qui explique leur conduite obscure.