Paul Kagame et Félix Tshisekedi 

L’offensive de Tshisekedi, sur le plan diplomatique, est en train de porter ses fruits avec la décision du gouvernement de Donald Trump de sanctionner James Kabarebe, ministre de la coopération internationale, ancien ministre de la défense et personnage clé, des relations entre Kigali et les rebelles du M23 qui sont à l’assaut des territoires congolais, à l’Est du pays.

Le choix de Trump est particulièrement important car il signe l’engagement réaffirmé des occidentaux de faire comprendre à Kagamé qu’il y a une ligne rouge à ne pas dépasser, celle qui aboutirait à une guerre généralisée dans la région des Grands Lacs.

Il était temps car les prises successives de Goma et Bukavu, suivies d’une progression vers d’autres localités stratégiques, poussent les populations à fuir, par milliers, ce qui crée une situation humanitaire de tous les dangers : famine, propagation des épidémies et déstabilisation de toute une région, à la frontières de plusieurs Etats, que sont l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda et le Burundi.

Kampala a déjà mobilisé des troupes à sa frontière avec la R D Congo.

C’est pour quoi, sans doute, i les occidentaux se réveillent, car, avant l’action d’éclat diplomatique de Trump, Berlin et Londres avaient fait convoquer les ambassadeurs rwandais, en Allemagne et au Royaume Uni, pour leur exprimer leur vive préoccupation et leur demander d’informer leur gouvernement de leur rejet des attaques du M23 contre la RD Congo.

Il n’est donc plus question d’agir discrètement, mais d’interpeller Kagamé pour qu’il mette fin à cette guerre qu’il sponsorise et soutient activement.

Le dirigeant rwandais qui a dénoncé les sanctions américaines contre le ministre Kabarebe, juste pour se faire entendre, a certainement compris le message des occidentaux.

Si tel est le cas, il devrait geler le front et favoriser des négociations de paix.

Ainsi, après avoir tergiversé, Tshisekedi a finalement opté pour une solution diplomatique, la seule, à même d’éviter à son pays une guerre à l’issue incertaine.

L’offensive diplomatique occidentale renforce celle du président congolais et aussi la démarche du Secrétaire Général de l’ONU qui n’a pas ménagé ses efforts pour un accord de cessez le feu.

Les planètes s’alignent, enfin, pour que le M23 mette fin à ses attaques meurtrières.

Toutefois, rien n’est encore ficelé pour un arrêt des combats.

Les appels des sommets de Dar es Salam et de l’union africaine sont restés lettre morte.

La voix de Trump sera, assurément, plus audible, avec à la clé des sanctions financières, entre autres, contre des membres du régime de Kigali, dont James Kabarebe, ministre de la coopération internationale.