L’accès à une énergie abordable, fiable et durable est « la pierre angulaire de la transformation du continent africain », a affirmé Kevin Kariuki, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), lors du Sommet africain de l’énergie qui se déroule à Dar-es-Salam, en Tanzanie. Cette transformation, selon lui, constitue un élément essentiel pour favoriser l’éducation, l’accès aux soins de santé et la création de revenus pour les populations.

« L’énergie est le moteur du développement. Sans une électricité accessible et durable, l’Afrique ne peut espérer réaliser ses ambitions de développement ni occuper la place qui lui revient dans l’économie mondiale », a souligné Kevin Kariuki.

Dans ce contexte, l’initiative « Mission 300 », lancée lors de ce sommet, se fixe un objectif ambitieux : fournir un accès à l’énergie à 300 millions d’Africains d’ici 2030. Cette mission se veut une feuille de route pour concrétiser l’objectif de développement durable n°7 des Nations unies et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

Un impact social et environnemental majeur

Au-delà de l’électrification, « Mission 300 » vise à transformer les conditions de vie des populations. « L’accès à l’énergie réduit les inégalités de genre en épargnant aux femmes des tâches pénibles et chronophages, comme la collecte de bois ou la cuisson avec des combustibles traditionnels », a expliqué Kariuki. De plus, l’initiative contribuera à la réduction des émissions de gaz à effet de serre tout en préservant la biodiversité.

Cependant, les défis restent de taille. « Au rythme actuel, le nombre de personnes sans accès à l’électricité pourrait stagner, compte tenu de la croissance rapide de la population », a averti le responsable de la BAD.

Des solutions adaptées aux réalités locales

Pour réaliser cet objectif, « Mission 300 » s’appuie sur des investissements massifs dans les infrastructures énergétiques, notamment la construction et la modernisation des réseaux de production, de transport et de distribution. Parallèlement, des réformes du secteur de l’énergie garantiront la durabilité et l’accessibilité des services électriques.

Une attention particulière sera également portée aux solutions d’énergie renouvelable distribuée, comme les mini-réseaux et les systèmes solaires domestiques autonomes, pour électrifier les zones rurales et reculées. Ces technologies sont reconnues pour être « faciles à déployer, rapides, rentables et durables ».

Un élan collectif pour l’avenir énergétique de l’Afrique

Le Sommet africain de l’énergie, prévu les 27 et 28 janvier, réunit des décideurs, des partenaires techniques et financiers ainsi que des représentants du secteur privé. Ces derniers joueront un rôle clé dans la mobilisation des ressources nécessaires pour accélérer le projet.

Le Sénégal, représenté par le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, a présenté son pacte national de l’énergie lors de cette rencontre, marquant ainsi son engagement dans cette dynamique continentale.

L’avenir énergétique de l’Afrique dépend d’un élan collectif. Comme le souligne Kariuki, « la réussite de ‘Mission 300’ n’est pas seulement une question de chiffres, mais un effort pour sauver et autonomiser des millions de vies ».