Le tout nouveau 47ᵉ président des États-Unis d’Amérique, et ex-président numéro 45, semble dopé par son retour à la Maison-Blanche.
Hier, jour de prestation de serment et de prise de possession du Bureau ovale, Trump n’a pas chômé : signature de décrets en cascade, amnistiant les émeutiers du Capitole, qui avaient envahi le temple de la démocratie et provoqué des échauffourées sanglantes ayant fait quatre morts et des dizaines de blessés.
Parmi ses premières mesures, on note :
- La suspension de l’aide aux pays étrangers pour trois mois (le temps d’en évaluer l’efficacité).
- Le déclenchement de la chasse aux immigrés irréguliers.
- L’annulation de plusieurs décisions de l’administration Biden, comme l’accord de Paris sur le climat.
- Le retrait des États-Unis de l’OMS (Organisation mondiale de la santé).
Environ une centaine de décrets signés annoncent la couleur d’un second mandat encore plus à droite. Une journée de festivités où, à 78 ans, Trump n’a pas ménagé ses efforts, enchaînant discours et bals jusqu’à tard dans la nuit.
Trump a voulu marquer les esprits, notamment ses adversaires, en signant ses décrets devant un parterre de journalistes et en direct. Il semble déterminé à réaliser son programme ultraconservateur.
Défis internationaux et menaces économiques
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Les voisins, Canada et Mexique, ont été avertis : des droits de douane de 25 % seront imposés. Cependant, rien n’a été annoncé concernant la Chine, qui avait envoyé son vice-président pour la représenter à la cérémonie d’investiture.
Cette entrée en matière tonitruante vise à frapper les esprits et à illustrer la volonté revancharde d’un président qui n’a plus rien à perdre. Plus de mandat à briguer, mais peut-être une obsession de laisser un héritage historique.
L’annonce d’une éventuelle « recolonisation du canal de Panama » est à prendre au sérieux. Militairement, ce serait une opération relativement simple. Une conquête du Groenland, en revanche, serait plus complexe, nécessitant une négociation avec le Danemark, allié des États-Unis au sein de l’OTAN.
Une révolution conservatrice en marche
Les annonces-chocs sur l’immigration, notamment la remise en question du « droit du sol », risquent d’engendrer une bataille politico-judiciaire complexe. Ce droit constitutionnel fait partie de l’« âme de la nation américaine ». Trump lui-même a reconnu que son décret serait attaqué.
Bien qu’il dispose de la majorité au Congrès (Sénat et Chambre des représentants) et d’une Cour suprême largement conservatrice (six juges sur neuf), le vote des juges n’est pas toujours mécanique. Trump l’a appris à ses dépens lors du rejet de son recours contre la condamnation dans l’affaire « Stormy Daniels ». Il est ainsi devenu le premier président américain avec un casier judiciaire terni.
Scène internationale : les alliances à rude épreuve
Une nouvelle révolution conservatrice s’abat sur l’Amérique, et ses conséquences restent imprévisibles. Pendant ses deux premières années de mandat, Trump semble déterminé à mettre ses promesses à exécution, entouré d’hommes d’affaires et d’idéologues ultraconservateurs.
Sur la scène internationale, l’Europe pourrait particulièrement souffrir. Les alliés de l’OTAN ne seront pas épargnés.
Quant à la guerre Russie-Ukraine, Trump pourrait chercher à y mettre fin, considérant l’aide massive à Kiev comme politiquement et économiquement intenable. Si une paix désavantageuse pour l’Ukraine reste le scénario le plus probable, cela permettrait à Trump de se poser en faiseur de paix.
En parallèle, il a imposé un accord à Netanyahou concernant Gaza en un temps record. Ce premier succès diplomatique pourrait l’encourager à poursuivre sur cette lancée, voire à briguer un prix Nobel de la paix. Une ambition qui pourrait rediriger la ferveur trumpienne vers de nouveaux horizons.