Les États-Unis ont frappé un grand coup dans le dossier soudanais en annonçant des sanctions contre Abdel Fattah Al-Burhan, chef des Forces armées soudanaises (FAS), ainsi que contre une société et une personne impliquées dans l’approvisionnement en armes. Ces mesures, visant à isoler les responsables des violences et des violations des droits humains au Soudan, marquent une nouvelle étape dans la pression internationale exercée sur le pays.

En décembre 2023, des enquêtes internationales ont révélé des crimes de guerre perpétrés par les FAS. Sous la direction d’Al-Burhan, ces forces ont intensifié leurs attaques ciblant des civils, des infrastructures essentielles et ont procédé à des exécutions sommaires. Ces actes, qui violent gravement le droit international humanitaire, s’inscrivent en dépit des engagements pris par le Soudan dans la “Déclaration d’engagement de Jeddah pour la protection des civils” signée en 2023.

Les tactiques des FAS, comprenant l’utilisation de la faim comme arme de guerre et l’entrave délibérée à l’acheminement de l’aide humanitaire, ont exacerbé une crise humanitaire déjà sans précédent. Aujourd’hui, plus de 25 millions de Soudanais sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, et 600 000 personnes font face à une menace imminente de famine.

Sur le plan diplomatique, Abdel Fattah Al-Burhan a également fait obstruction à plusieurs initiatives de paix. En août 2024, il a refusé de participer aux pourparlers internationaux sur le cessez-le-feu organisés en Suisse, compromettant ainsi les efforts visant à instaurer une transition politique vers un gouvernement civil.

Ces sanctions surviennent également après celles imposées, en janvier 2025, à Mohammad Hamdan Daglo Mousa, alias Hemedti, commandant des Forces de soutien rapide (RSF). En prenant ces mesures, Washington affirme clairement qu’aucun des deux hommes n’est considéré comme capable de diriger un Soudan pacifique et stable.

« Les États-Unis restent fermement engagés à demander des comptes aux responsables des atrocités commises au Soudan et à soutenir une transition vers un gouvernement civil et démocratique », indique un communiqué du département du Trésor américain.

Ces sanctions ont été adoptées en vertu du décret 14098, lequel cible les individus et entités responsables de la déstabilisation du Soudan, précise la même source.