Le journaliste d’investigation Baba AIDARA a donné le scoop. « Afrique confidentielle » y revient avec des nouveaux détails.

LA GENÈSE D’UNE AFFAIRE MILITAIRE

«J’ai longtemps cherché en quoi le populisme est-il dangereux pour un pays. Il vient juste de m’en donner la réponse. Nous nous enfonçons un peu plus de jour en jour. Peut être faudrait il toucher le fond pour espérer rebondir. Loyal quelque soit X. Soutien au Général KANDE » : Voilà le message publié sur son statut par le commandant Cheikh SOW en formation à l’école de guerre de Pennsylvanie aux USA.

Ce message a été mal interprété au niveau de l’état major dès Armées. Immédiatement, ordre a été donné de faire rappeler le commandant Cheikh SOW. C’est ainsi que sa formation a été annulée.

Selon notre source, le vendredi 08 novembre 2024, le commandant a eu une réunion avec les autorités américaines pour une séance d’explication et son départ lui a été notifié. La même source a souligné qu’il a accepté de rentrer au Sénégal pour répondre à ses supérieurs en tant que soldat discipliné.

Cependant, les autorités militaires américaines ont salué le sérieux, le professionnalisme et la rigueur du commandant Cheikh SOW dont ils ont regretté le départ. Le soldat sénégalais devrait arriver à Dakar le vendredi prochain.

Le commandant a publié le message incriminé sur son statut WhatsApp suite à cette polémique politicienne affirmant qu’il existait un rapport contre le Général KANDE. Dans les rangs de l’armée sénégalaise plusieurs commentaires ont été faits par des soldats qui ont apporté leur soutien au Général considéré comme un soldat patriote symbolisant l’excellence dans l’armée sénégalaise. Plusieurs militaires ont du mal à cacher leur admiration pour le général KANDE.

PLUSIEURS MESSAGES DE SOUTIEN AU GÉNÉRAL KANDE ENVOYÉS DANS LES RANGS DE L’ARMÉE

On peut dire sans risque d’être démenti que les militaires sénégalais n’ont pas digéré les propos du premier ministre contre le Général en particulier et contre l’Armée en général. La demande de rapatriement du commandant Cheikh Sow va davantage exacerber la frustration dans les rangs de l’armée sénégalaise.

Le Général Kande compte de nombreux sympathisants parmi ses frères d’armes. Il reçoit sans cesse des messages de soutien et de reconnaissance de la part de ses frères.

Si le message du commandant SOW dérange certains parmi les hauts gradés de l’armée, ils ignorent que le Général a reçu plusieurs autres messages de soutien. Même du côté des États Unis, le Général KANDE compte de nombreux sympathisants. Plusieurs soldats qu’il a formés et d’autres qui étaient sous ses ordres lui ont témoigné leur soutien total.

LE COMMANDANT ÉCRIT AUX AUTORITÉS MILITAIRES AMÉRICAINES

Dans cette lettre, le Commandant rappelle les faits. Il écrit : «Le jeudi 7 novembre, le colonel Henderson, directeur du bureau des fellows internationaux, m’a informé que le Sénégal avait demandé mon rapatriement. Lorsque j’ai demandé les raisons de cette décision, il m’a expliqué que le Sénégal avait simplement “besoin de moi”. Cependant, il n’existe aucune circonstance actuelle nécessitant mon retour anticipé au Sénégal ».

Il poursuit : «J’ai exprimé mes inquiétudes au colonel Henderson, soulignant qu’un tel retour poserait des risques importants pour ma vie ainsi que pour la sécurité de ma famille. En réponse, il m’a assuré qu’il chercherait à obtenir des informations supplémentaires auprès de l’équipe de coopération en matière de sécurité de l’ambassade des États-Unis au Sénégal ».

Toujours dans sa lettre, le Commandant Cheikh SOW ajoute : « Le lendemain, vendredi 8 novembre, j’ai rencontré le colonel Henderson et un témoin pour discuter des allégations en provenance du Sénégal. Il a mentionné une possible action disciplinaire susceptible d’impacter ma carrière, mais je n’ai reçu aucune notification formelle à ce sujet de la part de l’attaché militaire sénégalais aux États-Unis ou des représentants de l’ambassade – des procédures que j’attendrais d’une nation qui respecte les droits fondamentaux ».

Il a estimé que : «Cette décision de me rapatrier manque de justification légale et porte atteinte à mes droits fondamentaux. Elle semble être une tentative de certaines autorités sénégalaises pour me réduire au silence ».

SES INQUIÉTUDES PAR RAPPORT A SA MALADIE ET A LA SITUATION DE SA FAMILLE AUX USA

Par ailleurs, selon lui: «Depuis notre installation aux États-Unis, mon épouse et moi avons pris des engagements importants. Elle a démissionné de son emploi, nos enfants sont scolarisés ici, et nous avons des obligations financières ». Il a rappelé «qu’Un retour précipité au Sénégal bouleverserait gravement notre vie, causerait un stress émotionnel et mettrait en péril l’éducation de nos enfants ».

«De plus, je souffre d’acouphènes aggravés depuis septembre, pour lesquels je reçois un traitement continu. J’ai un rendez-vous avec un spécialiste le 18 novembre, et le bureau des fellows internationaux est au courant de mon état. En raison de ce problème de santé, je ne peux actuellement pas voyager en avion sans risquer une aggravation, comme l’a indiqué mon médecin ».

Cheikh SOW a souligné que «Dans ces conditions, un retour au Sénégal mettrait en danger ma vie ainsi que le bien-être de ma famille. Je suis convaincu de n’avoir commis aucun acte illégal à l’encontre du Sénégal, et je prendrai toutes les mesures nécessaires pour préserver mon honneur et la sécurité de mes enfants, qui sont les plus touchés par cette situation ».

Des autorités, il a sollicité «respectueusement le soutien de l’institution pour obtenir l’asile pour ma famille avant qu’une décision ne soit prise concernant mon retour au Sénégal ». Le commandant a également demandé « l’assurance du gouvernement des États-Unis que ma vie ne sera pas mise en péril à mon arrivée au Sénégal. Si jamais il m’arrivait quelque chose, je tiendrai les États-Unis entièrement responsables ».

« Si je suis injustement emprisonné à mon retour au Sénégal, je n’assumerai pas la responsabilité de mes actes dans de telles circonstances. Mon épouse et mon avocat veilleront à ce que l’U.S. Army War College soit tenu pour responsable aux États-Unis, si nécessaire ».

« Veuillez comprendre que ces paroles ne sont pas une menace, mais plutôt le cri d’un homme qui a servi son pays avec honneur et qui est maintenant persécuté par certaines autorités de celui-ci. Je suis déterminé à protéger ma famille, quel qu’en soit le coût » a t il écrit.

Le commandant sénégalais a décidé de rentrer vendredi prochain au Senegal. Le soldat va répondre à l’appel de ses supérieurs pour des raisons professionnelles, patriotes et républicaines.

Il refuse de parler à la presse et a préféré répondre à l’appel des autorités militaires.

Un cabinet d’avocats américain s’est constitué pour défendre ses intérêts.