La France et le Maroc ont conclu, à l’occasion de la visite d’Etat du président français Emmanuel Macron à Rabat qui a débuté lundi, des contrats et accords d’investissement dont le montant global atteindra «jusqu’à dix milliards d’euros», a annoncé la présidence française.
Plusieurs accords ont été signés dès lundi soir en présence du président français et du roi du Maroc Mohammed VI. D’autres accords doivent être signés mardi. Accompagné par son épouse Brigitte Macron et une pléthorique délégation de ministres, patrons d’entreprise, intellectuels ou personnalités du spectacle, le président français effectue une visite d’Etat au Maroc du 28 au 30 octobre.
Le Roi et le président français ont signé une déclaration sur un «partenariat d’exception renforcé» censé concrétiser la réconciliation. Le cabinet royal a évoqué, dans un communiqué, «le passage vers une nouvelle ère des relations fortes entre le Maroc et la France». Mohammed VI a accepté l’invitation à se rendre à son tour en visite d’Etat en France – elle pourrait intervenir dès 2025.
Vingt-deux contrats et accords ont ensuite été signés en leur présence sur le transport ferroviaire, l’eau, le secteur portuaire (CMA CGM), l’éducation ou encore la protection civile.
Il est notamment prévu que le groupe français Egis participe à la réalisation du deuxième tronçon de la ligne de train à grande vitesse Tanger-Marrakech. Alstom va aussi y prendre part en négociant la fourniture de 12 à 18 rames de trains à grande vitesse, selon des sources concordantes.
Par ailleurs, le français TotalEnergies a signé un accord pour le «développement de la filière hydrogène» vert au Maroc. Il a déjà conclu en mai un accord similaire avec la Tunisie en vue d’édifier un grand complexe de production et d’exportation d’hydrogène vert dans le sud du pays.
Engie et l’Office chérifien des phosphates (OCP) ont, de leur côté, signé un accord de «partenariat dans la transition énergétique», dont les énergies renouvelables. L’Agence Française de Développement va aussi aider la filière marocaine des phosphates à décarboner sa chaîne d’exploitation via un prêt de 350 millions d’euros. Enfin, EDF a signé de son côté un protocole d’accord portant sur l’extension du parc éolien de Taza (est).
Le transporteur maritime CMA CGM va s’associer avec Marsa Maroc pour «équiper et exploiter» pendant 25 ans la moitié du terminal à conteneurs de «Nador West Med», dans le nord du Maroc, a annoncé le groupe français lundi. CMA CGM et l’entreprise marocaine spécialisée dans l’exploitation de terminaux portuaires vont créer une co-entreprise pour équiper 35 hectares du terminal à conteneurs ainsi que 750 mètres de quai. Les investissements doivent s’élever à 280 millions de dollars sur 25 ans, «avec comme objectif d’atteindre un volume annuel de 1,2 million d’EVP (équivalent vingt pieds, mesure de référence pour les conteneurs)», d’après CMA CGM.
Le motoriste et équipementier aéronautique français Safran va lui mettre en place un site de maintenance et de réparation de son moteur vedette LEAP à Casablanca, au Maroc. Ce texte signé dans le cadre de la visite d’Emmanuel Macron à Rabat porte «sur la création d’un atelier de maintenance de moteurs LEAP qui sera opérationnel d’ici 2026», précise Safran dans un communiqué.
La construction de ce nouvel atelier de 25.000 m2 dans la zone aéroportuaire de Casablanca «s’inscrit dans le cadre d’un plan d’investissement massif pour développer le réseau mondial de maintenance et de réparation qui accompagne la croissance de la flotte de moteurs LEAP», souligne Safran. LEAP, moteur de dernière génération plus économe en carburant, équipe la majorité des familles d’avions monocouloirs de nouvelle génération Airbus A320neo, Boeing 737 MAX et COMAC C919, soit plus de 3500 avions en service dans le monde, précise Safran. Emmanuel Macron sera à Rabat jusqu’à mercredi.