Ousmane Sonko a toujours brillé par ses déclarations et ses actes contradictoires.

Mais ses détracteurs les plus radicaux ne pouvaient imaginer qu’il s’abaisserait jusqu’à courtiser des transhumants pour sauver son régime en perdition avec des législatives anticipées qu’il a imposées, avec une désinvolture ahurissante ,doublée d’une arrogance suicidaire qui l’a poussé à déclarer, urbi et orbi : « Pastef n’a pas besoin de coalition et s’engage ,seul ,dans les législatives ».

Les alliés de Yewwi, une fois pressés comme des citrons ,étaient ainsi ,congédiés ,sans ménagement.

`Spnko n’avait pas pris le temps d’analyser la nouvelle situation politique, marquée par des difficultés sociales et financières massives qui ont plongé l’Etat dans une crise multidimensionnelle, aggravée par l’incompétence du gouvernement.

Paniqués, Sonko et compagnie n’ont rien trouvé d’autre ,pour se dédouaner ,que d’accuser le régime précédent de tous les péchés de la terre.

La manœuvre aurait pu tromper certains, si ,au moment de succéder à Macky Sall, Sonko et Diomaye n’avaient eu un comportement, à la limite de talibés, vis-à-vis de Macky Sall :

Tout le monde se souvient de la visite au Palais présidentiel de Sonko et Diomaye qui ont embrassé leur hôte-TOUS LES SENEGALAIS ONT VU CES IMAGES SURREALISTES EN DIRECT-

Ces deux là ont aussi prêté ,au président sortant , l’avion présidentiel pour quitter le Sénégal.

A l’époque ,dès qu’un militant de Pastef attaquait Macky Sall, Sonko montait au créneau pour préciser : « c’est Amadou Ba notre adversaire ;ce n’est pas Macky ».

Il est vrai que la campagne présidentielle battait son plein et que rien n’était encore certain.

Aujourd’hui, tout a changé :Sonko et Diomaye sont au pouvoir et broient du noir :l’argent manque ,les dettes s’empilent ,l’avenir est dans le clair-obscur, voire dans le noir complet .

Et les rêveurs d’antan sont

désarçonnés par la réalité brutale d’un pouvoir nu, avec des perspectives lugubres.

Qui blâmer ,après sept mois d’action ,ponctués par des nominations intempestives ,par vagues, un endettement « tsunamique » et des pirogues chargés de jeunes désespérés ,en route vers la Méditerranée ou le fond de l’océan ,de plus en plus nombreuses ,inarrêtables.

Le « Projet fantôme »a mué en « chimère 2050 »,un clone du PSE, un braquage intellectuel qui fait vomir.

Sans idées et sans solutions, Sonko et Diomaye ont choisi la fuite en avant ,dans des critiques ridicules, qui trahit une peur panique, celle de vivre un sevrage brutal.

D’où le choix ,toute honte bue ,de courtiser les transhumants.

Le recrutement de Déthié Fall restera le sommet de l’ignominie :l’homme avait déclaré qu’il n’avait plus aucun contact avec Sonko depuis la présidentielle(c’était un appel du pied) et, comme par magie ,il reçoit une « invitation de son frère et ami ».

Le surlendemain, il annonce quitter la coalition de Barthélémy Dias ,où il occupait la 5 ème place sur la liste des candidats aux législatives.

Ce politicien raté est un habitué des revirements :il avait quitté Idrissa Seck qui était son mentor et avait même créé un parti.

Il est l’homme par qui le scandale de la disqualification de la liste des titulaires de Yewwi, en 2022,est arrivé.

C’est d’ailleurs cette immense bourde que Sonko ne lui a jamais pardonnée .

Sonko l’a recruté ,encore une fois, pour l’utiliser. Il n’aura plus jamais confiance en lui.

Cette séquence, cependant n’est compréhensible que dans le contexte actuel de vive inquiétude des tenants du nouveau régime.

Le rendez-vous électoral du 17 novembre pourrait être le chant du cygne de Pastef qui se trouve au fond du gouffre :incapable de résoudre l’équation des inondations, de la rentrée des classes(des centaines d’écoles sont inondées), des paiements des bourses d’étudiants ,des bénéficiaires des bourses de solidarité familiale ,sans oublier Cheikh Oumar Diagne qui serait intouchable, malgré ses diatribes contre les personnalités les plus respectables et adulées chez les Mourides, les Tidjanes ,les Niassènes.

Ce triste sire qui continue de narguer les confréries et de pavaner à la Présidence.

Tous les clignotants sont au rouge à Pastef qui traverse une crise sans précédent qui pourrait le faire exploser.

La demande de débat avec Amadou Ba est un contre feu ,pour détourner l’attention du peuple, car Sonko n’a pas les armes pour faire illusion face à son ancien professeur.

Mais, ce serait un bon début pour faire baisser la tension sociale, qui est mauvaise pour tout le monde.

L’organisation sera un casse-tête, car Sonko sera ridiculisé et n’acceptera pas sa défaite.

Ce sera un temps précieux pris sur celui de la campagne électorale qui sera celle de toutes les clarifications.

La bérézina est possible et Sonko en a conscience, Diomaye aussi.

Mais ils devraient aussi ouvrir l’œil sur les effets démobilisateurs du recours à la transhumance. Les militants de Pastef, canal historique crient à la trahison et apportent ainsi du grain à moudre aux opposants coalisés qui ont mis en place des intercoalitions qui vont faire mal, notamment à Dakar.

Barthélémy Dias, maire de Dakar devient l’ennemi numéro un du régime qui est face à un casse-tête ,car il les connait et les conjugue en repoussoirs.

Ses sorties en wolof sont beaucoup plus pertinentes ,car lui est « ut qui a des moyens ;n boy Dakar » sans peur, un homme politique bien organisé et il est plus conséquent financièrement que ces pastéfiens .

La campagne électorale qui est déjà ouverte, depuis le meeting-collecte de sous de Sonko ,samedi dernier, va être celle de l’exposition ,à ciel ouvert des reniements de Pastef, son incapacité à gouverner ,la pauvreté de ses recrutements qui trahissent un manque criard de cadres compétents.

Fiction oppositionnelle ,à l’épreuve du pouvoir, Pastef devient une réalité sans substance.

L’appel aux transhumants ,le braquage du PSE, pour masquer ,très maladroitement ,l’absence du « PROJET »participent de la descente aux enfers d’opposants déboussolés.

Les citoyens sénégalais qui ont découvert la vérité ,peuvent rectifier le tir ,le 17 novembre et donner leur congé à ses « stagiaires » très décevants ,doublés de moralisateurs sans morale.

Qui cherchent désespérément à faire rentrer des troupeaux faméliques à l’étable de la bouse.