41 listes (partis, coalitions, candidats indépendants) sont en lice pour les législatives anticipées du 17 novembre.
Ce rendez-vous électoral a été décidé par le nouveau régime qui était en difficulté à l’Assemblée nationale où il était en minorité, subissant ainsi une cohabitation qui l’empêchait de mettre en œuvre son programme politique.
L’enjeu des législatives anticipées est tout simplement de « fixer la balance du pouvoir », en donnant la majorité au nouveau régime ou en confirmant la cohabitation qui était en cours depuis l’élection de Bassirou Diomaye Face à la présidence de la République.
C’est d’une certaine façon le second tour de la présidentielle du 24 mars qui se joue.
Mais, Diomaye et Sonko sont en mauvaise posture, avec un bilan de 6 mois déplorable : tout le monde se plaint, les jeunes ont déjà voté avec leurs pieds en choisissant les pirogues vers Barça ou Barsakh, un rush ahurissant à la mesure de la déception suscitée par le président et son Premier ministre. Un déferlement continuel malgré les dizaines, voire les centaines de morts tous les mois.
Leurs discours sont creux et les actes impalpables. Du vent !

Résultat : des licenciements et/ou contrats non renouvelés dans de nombreuses entreprises d’État, des chantiers arrêtés par le fait du prince, des enquêtes façon inquisition, des « convoqués » jetés en pâture à l’opinion avant rétropédalage ou embastillement sous couvert d’instruction décidée, et des déballages qui se révèlent être des boomerangs.
Les accusations de « chiffres falsifiés » contre l’ancien régime sont aussi un « retour de flamme » contre le ministre des Finances, ancien directeur de la programmation budgétaire, Chérif Diba, et le ministre de l’Économie, Abdourahmane Sarr, dont la sœur Oulimata Sarr occupait le même poste, sans oublier Aminou Lô, ancien directeur national de la BCEAO, qui ne peut ignorer les chiffres d’hier et qui est encore propulsé ministre secrétaire général du gouvernement.
C’est dire que le secteur des finances du nouveau gouvernement dirigé par Ousmane Sonko a un parfum de déjà-vu.
Dans ce contexte, critiquer l’ancien régime devient difficile, voire ridicule, et les déballages deviennent suicidaires.
Mais tout cela devrait jouer à l’avantage des opposants, s’ils s’entendent sur l’essentiel : vaincre ce nouveau régime incompétent pour sauver le Sénégal.

Si ce nouveau régime gagne les élections dans cette situation calamiteuse sur tous les plans, il sera obligé d’actionner son plan de « règlements de comptes » baptisé déjà « reddition des comptes ».
Le « Projet » fantôme rebaptisé « Agenda 2050 », copier/coller du PSE, sera un long chemin de croix pour tous les responsables de l’ancien régime qui ont eu à gérer des deniers publics ou même qui ont supervisé des directeurs généraux gestionnaires.
Les ministres répondront devant la Haute Cour de justice, qui sera instituée s’ils ont la majorité.
Et, s’ils le peuvent juridiquement, ils n’épargneront personne.
Parce qu’ils n’ont rien d’autre à proposer que des actes de vengeance pour satisfaire l’aile revancharde de leur électorat.

C’est pourquoi la campagne électorale doit être prise au sérieux, et que les opposants serrent les rangs, mettent leurs différends sous le coude et travaillent d’arrache-pied pour convaincre l’opinion qui est déjà en colère.
Tous les atouts sont du côté de l’opposition, car les bourdes des nouveaux gouvernants sont grossières : nominations à tout va, augmentation des dépenses, endettement problématique, comme avec les euro-obligations de 450 milliards au taux de 7 %.
La balle est dans le camp de l’opposition qui doit s’engager et faire le tour du pays, en apportant assistance aux populations victimes des inondations à Touba, Matam, Bakel et mille autres endroits.
Les impactés des bourses de solidarité familiale, non encore payées depuis le mois de juin, ont besoin d’aide, tout comme les étudiants en attente de paiement de leurs bourses, les paysans dont les récoltes sont en péril, etc.
En fait, c’est tout le pays qui est en situation d’urgence sociale, et il appartient à l’État d’apporter des solutions.
Cet hivernage est le sien, contrairement à une déclaration lamentable d’un responsable/irresponsable.
Le gouvernement est au service du peuple, dans toutes ses composantes, de Bakel à Fongolémi et de Matam à Ziguinchor.