Le duel impossible entre l’ancien président Macky Sall et l’un de ses opposants, Ousmane Sonko, devenu premier ministre, lors de la présidentielle du mois de mars, va avoir lieu le 17 novembre, à l’occasion des législatives anticipées.
En effet, les deux adversaires sont, chacun, tête de liste nationale. Macky Sall de la coalition : Takku Wallu Sénégal (se ceindre les reins pour porter secours au Sénégal) et Ousmane Sonko de son propre parti :Pastef.
La coalition dirigée par Macky Sall est formée de son parti APR, mais aussi du PDS de Karim Wade, avec d’autres formations libérales, notamment.
Il s’agit donc de retrouvailles politiques surprenantes mais logiques dans le contexte actuel, marqué par ses sorties « va-t-en guerre » de Sonko qui, en six mois d’exercice des fonctions de premier ministre, a donné raison à tous ceux qui doutaient de ses compétences en matière de gestion des affaires étatiques.
Les emprunts se multiplient et des choix comme le prêt de 450 milliards de FCFA, en eurobonds, révèlent un manque de perspicacité troublant.
Tous les mois des emprunts sont faits par le gouvernement qui a, ainsi, réalisé le triste exploit de plus de 1000 milliards de dettes, en six mois.
Ce même gouvernement a plombé l’emploi, en bloquant des chantiers de BTP, en licenciant des contractuels, par centaines, en supprimant les bourses de solidarité familiale (un soutien précieux aux familles modestes) et en attisant des conflits verbaux avec les confréries, l’école catholique, les marchands ambulants etc.
Et refuse systématiquement d’autoriser les marches, dans un Etat démocratique.
La dégradation de la situation économique et sociale est telle que la ruée, avec un déferlement sans précédent, des jeunes, déçus du « sonkisme », vers les pirogues de l’émigration suicidaire, est devenue un désastre national.
Le choix du président Macky Sall et de Karim Wade de faire la paire pour « porter secours au Sénégal » est justifié et témoigne de leur patriotisme sincère.
Les 43 autres coalitions en lice (en attendant la publication de la liste définitive par le Conseil constitutionnel) sont toutes contre le pouvoir qui fait montre d’une arrogance suicidaire, en écartant ses « souteneurs » d’hier.
Si la coalition Macky Sall/Karim Wade se détache, celles de Barthélémy Dias, maire de Dakar et de Amadou Ba, avec le parti AFP de Moustapha Niasse, le PS historique de Aminata Mbengue Ndiaye et nombre d’autres formations politiques, vont aussi peser le 17 novembre.
Les leaders de cette opposition XXL ont conscience de l’impératif de l’union pour battre le Pastef, aujourd’hui en proie au désamour des jeunes ; mais n’ont pu réaliser celle-ci qu’à Dakar, Guédiawaye et Tivaouane, à travers une inter-coalition.
Le simple bon sens aurait dû les pousser à le faire sur toute l’étendue du territoire national.
Les ambitions des uns et des autres ont empêché ce qui aurait été, à coup sûr, un moyen d’imposer une cohabitation bienvenue au pouvoir dont l’incompétence est avérée, la dangerosité, aussi.
Les législatives pourraient abrégé le règne de Pastef si les opposants regroupés ou non, obtiennent un plus grand nombre de députés, car Sonko qui a affiché un mépris souverain à l’égard de tous les hommes politiques, ses camarades de Pastef compris, ne pourra pas négocier des alliances.
Pour lui, ce sera la majorité ou la sortie du pouvoir. Il joue gros et fera face à des opposants déterminés qui jouent, aussi très gros, pour eux-mêmes et pour le futur du Sénégal.
D’une certaine façon, c’est le deuxième tour de la présidentielle qui se joue, avec des électeurs revenus de la séance d’hypnotisme de Sonko,de leur colère contre le régime de Macky Sall et qui se rendent comptent que celui pour qui, ils avaient voté ,par procuration ,en choisissant Diomaye Faye, n’est pas un homme d’Etat.
N’a ni la compétence, ni le caractère !
Ils devraient donc le congédier et faire confiance aux coalitions formées par des hommes d’Etat qui ont déjà prouvé leur capacité à gérer un Etat et à faire avancer le Sénégal dans la bonne direction.
Evidemment, rien n’est acquis, les opposants doivent convaincre et enfoncer le clou, là où cela fait mal :les errements de Sonko.
Cela ne suffira pas car il faut aussi faire des propositions réalistes aux jeunes (hommes et femmes compris) pour les ramener au bercail de la raison ,du bon sens et de la volonté d’agir pour se former,
Leur faire comprendre que les marchands d’illusion ne sont porteurs que de déception.
Tout le monde les a vus aux manettes, ces six derniers mois et ils ont déçu.
Et doivent être sanctionnés.