L’Algérie a annoncé jeudi le “rétablissement immédiat” d’un régime de visas pour “tous les étrangers détenteurs d’un passeport marocain”.

Pour justifier sa décision insensée, le ministère algérien des Affaires étrangères accuse le Royaume de « profiter du régime d’exemption des visas pour déployer des agents de renseignements sionistes » pour mener « diverses actions attentatoires à la stabilité de l’Algérie ».

Rabâchant son discours habituel, Alger, qui a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en août 2021, dénonce une « série d’actes hostiles » du Maroc, concernant en particulier le Sahara occidental, la normalisation avec Israël ainsi que le soutien aux indépendantistes du Mouvement d’autonomie de la Kabylie (MAK). Le Maroc avait jugé cette décision “complètement injustifiée”, rejetant les accusations du pays voisin.

 

Les frontières entre les deux pays sont fermées depuis 1994. Alger a souligné jeudi que “les liens humains et familiaux qui unissent les deux peuples” avaient jusqu’à présent évité “de remettre en question la liberté et la fluidité de la circulation des personnes”. Après l’annonce algérienne, les médias marocains se demandent si le Royaume va-t-il imposer par réciprocité des visas aux citoyens algériens ou bien opposer le mépris aux gesticulations d’Alger.

Le Sahara occidental, situé sur la côte atlantique et bordé par le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie, est considéré comme un “territoire non autonome” par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif. Le Maroc propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, réclament un référendum d’autodétermination.