Le ministre des infrastructures et des transports terrestres et aériens du Sénégal, s’est transformé en commentateur et/ou prédicateur judiciaire.
Sa sentence : « la reddition des comptes en cours sera différente de celle initiée avec la CREI (cour de répression de l’(enrichissement illicite) car des preuves solides ont été réunies contre les personnes convoquées ».
Il ne dit pas par qui ont été collectées ces preuves « irréfutables ».
Il ne va pas jusqu’à affirmer que les auditions en cours seraient de pure forme parce que face à l’irréfutable, incontestable, certain et véridique, frappé du sceau de l’absolu, la sentence va accoucher, inéluctablement, d’un verdict de culpabilité.
Le prédicateur de service, un brin apeuré par son outrecuidance, ajoute, tout de même, que : « ceux qui pourront établir leur innocence, ne seront pas inquiétés ».
Il ne dit pas si on leur servira un blanchiment judiciaire ou une obole de compassion ?
Il ne fait même pas allusion à la procédure judiciaire et à son aboutissement impératif devant les tribunaux, avec, éventuellement avec une condamnation, suivie d’un appel, un recours en cassation, avant une condamnation définitive.
Et, d’ailleurs qui est El Malick Ndiaye pour jouer les prédicateurs judiciaires ?
Il n’est rien ni personne, dans le système judiciaire.
Mais il est secrétaire national à la communication du parti Pastef, une formation politique minoritaire, humiliée à l’Assemblée nationale dissoute par son grand manitou, Sonko dont il est la voix ou plutôt le portevoix, à l’occasion.
Comme lui, il se mêle de tout, parle à torts et à travers et se fourvoie beaucoup. Le silence est d’or ! Surtout en matière judiciaire, dans un Etat de Droit.
Il devrait donc la fermer et s’occuper des accidents mortels sur les routes qui sont tellement nombreux qu’ils deviennent un casse-tête, comme les départs massifs, à flots continus, des pirogues surchargées d’émigrés, sur les vagues de l’océan Atlantique, vers Barça ou Barsakh.
Sur ces questions, il a de quoi parler, lui le ministre des infrastructures et des transports, même s’il ne s’occupe que des routes terrestres et aériennes. Mais si le bavardage le démange ou que sa langue soit trop pendue, il peut verser de la salive sur ce sujet qui préoccupe beaucoup les Sénégalais.
Il est vrai cependant que l’échec du nouveau régime, en ce qui concerne le déferlement des pirogues /boat -people, est une honte qu’il faut « cacher sous le tapis ». Il s’agit donc d’une opération diversion à visée électorale : faire tourner le regard des citoyens en colère vers des cibles fortunées coupables de tous les péchés d’Israël : enrichissement illicite en tête.
Mais la ficelle est trop grosse. Cela ne passera pas si la justice exerce pleinement son pouvoir et refuse toute soumission. Il faut l’espérer, y croire et le réclamer à cor et à cri. Pour que toutes procédures soient respectées et que les droits des citoyens le soient aussi.
Dans un pays de Droit, la présomption d’innocence est fondamentale et nul ne doit la piétiner par des déclarations nauséabondes qui puent la haine et la manipulation. De simples auditions théâtralisées trahissent des intentions malicieuses. Dans les urnes les citoyens sont libres de lancer des boomerangs à des apprentis sorciers incompétents, sans vision et sans …projet.