Le colonel Claude Pivi, longtemps perçu comme un spectre inquiétant, était devenu le fugitif le plus recherché de Guinée. Après des mois d’évasion, il a finalement été capturé au Liberia, selon des sources des deux pays. Jugé par contumace, il a été condamné à la réclusion à perpétuité le 31 juillet pour son rôle dans le massacre tragique du 28 septembre 2009, étant le seul accusé à ne pas avoir été présent lors de ce verdict historique.
En fuite depuis le 4 novembre, Pivi a été arrêté dans un village proche de la frontière guinéenne. Sa condamnation, accompagnée d’une période de sûreté de 25 ans, rappelle la gravité des événements passés. Les détails de son arrestation varient : Dansa Kourouma, président du Conseil national de transition en Guinée, a révélé avoir été informé de cette capture mardi soir. Il a également été rapporté que son fils, Verny, soupçonné d’avoir facilité son évasion, a été appréhendé.
Cependant, une source du ministère libérien de l’Intérieur affirme que la capture remonterait à deux semaines et que Pivi serait actuellement incarcéré à Monrovia. Des pourparlers seraient déjà en cours entre les autorités guinéennes et libériennes pour envisager son extradition.
Des photos de son arrestation ont commencé à faire surface sur les réseaux sociaux, montrant un Claude Pivi visiblement affaibli, habillé simplement. Pendant ce temps, la presse libérienne reste discrète sur le sujet.
Une figure redoutée
Craint et respecté, Claude Pivi était une personnalité influente au sein de l’armée guinéenne. Surnommé « Coplan » ou « KO », il était entouré de mystère, et son aura s’est intensifiée avec sa disparition. Lors de ses interrogatoires, il se vantait d’être l’un des rares accusés ayant véritablement combattu dans des conflits en Sierra Leone, en Guinée-Bissau et au Liberia, ayant aussi été garde du corps de Charles Taylor.
Après son évasion, une récompense de 50.000 euros avait été mise en place pour toute information menant à sa capture. Malgré la chute de Dadis Camara, Pivi avait réussi à maintenir son influence, si bien qu’Alpha Condé avait choisi de le garder dans la sécurité présidentielle, cherchant à préserver des relations stratégiques.