Kamala Harris, déclarée officiellement candidate à la présidentielle américaine, par le parti démocrate, a choisi, dans la foulée, Tim Walz, gouverneur du Minnesota, comme co-listier.
Les deux candidats à la présidentielle et à la vice-présidence ont immédiatement pris le chemin de la Pennsylvanie, pour y tenir, ensemble, leur premier meeting de campagne.
Ils vont enchaîner avec d’autres Etats, susceptibles de basculer (swing States) pour tenter de convaincre les électeurs indécis, à voter pour eux.
Et faire barrage à Trump associé à J.D Vance qui défend un programme ultraconservateur qui « menace la démocratie américaine ».
C’est ce qu’a martelé Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie qui a pris la parole pour introduire ses deux hôtes.
Son discours tonique a « chauffé » l’audience et démontré son engagement passionné en faveur des candidats démocrates.
Pourtant Shapiro était bien placé dans la « short list » des personnes que pourrait choisir Harris comme candidat à la vice-présidence.
S’il a été déçu, cela n’a pas transpiré dans son discours mobilisateur dans lequel il a fustigé l’agenda républicain qui remet en cause la liberté si chère aux citoyens américains pour décider par eux-mêmes, dans tous les domaines.
Il a fait l’éloge d’une Amérique ouverte, où des citoyens libres agissent en conséquence et rejettent la démarche de Trump.
Il a apporté un soutien sans faille au « ticket démocrate » qui est celui capable de continuer l’action de Biden qui est très positive sur le plan social, économique et politique.
Le discours de Shapiro a été énergique et a déchainé la foule.
Tout comme celui de Walz, « le professeur » qui a attaqué violemment Trump et Vance qui « cherchent à faire retourner en arrière l’Amérique, projet réactionnaire qui sera rejeté ».
Kamala Harris a réussi son coup politique avec le choix porté sur le gouverneur du Minnesota, un homme mûr, serein, respectable, progressiste et défenseur de la cause du peuple.
A défaut d’être jeune, Walz, professeur sait comment parler aux jeunes, avec pédagogie et clarté.
Après la Pennsylvanie, hier Harris et Walz font cap sur le Michigan et le Wisconsin, deux autres états qui vont être décisifs pour la victoire au soir du 5 novembre.
C’est un marathon électoral qui est engagé contre la montre et, en confrontation avec des adversaires coriaces qui ne reculent devant rien.
L’angle d’attaque pour Trump et son colistier est l’« extrémisme » des candidats démocrates dont les orientations économiques et sociales sont ciblées.
Le bilan de Biden que partage Harris, plaide en faveur de la vice-présidente : le chômage est au plus bas, l’économie solide (même si des signes inquiétants ont été notés récemment avec la chute des marchés financiers, ce coup de grisou semble avoir été stoppé. Mais qui sait ?)
Quant à la politique internationale, elle n’a jamais été un facteur majeur dans les élections américaines (sauf si les intérêts vitaux du pays sont menacés).
Ou des intérêts stratégiques, comme cela semble être le cas avec le conflit israélo-palestinien, en cours depuis 10 mois.
Les efforts de la diplomatie américaine se heurtent à la démarche solitaire du premier ministre israélien qui joue sa survie politique et s’enfonce dans une « guerre sans fin », torpillant ainsi toutes les médiations pour un cessez le feu.
Cette fuite en avant a provoqué des manifestations géantes dans les campus américains et cela aura un impact sur la campagne électorale.
Pour l’heure la dynamique est du côté des démocrates et les hésitations du côté du parti de l’éléphant.
C’est ainsi que Trump qui était d’accord à affronter le candidat démocrate en septembre prochain dans un débat sur la chaine ABC, a annoncé qu’il ne participerait à un débat avec Kamala Harris que si celui-ci était organisé par la chaîne Fox News.
La vice -présidente a rejeté cette offre, car un accord avait été déjà négocié, par les deux partis.
On peut penser que Trump s’est ravisé parce qu’il redoute Harris, procureur chevronné et qui l’a prouvé dans sa carrière.
Mais, fuir le débat télévisé, aux USA, est une gageure