Une délégation de haut niveau en provenance de Turquie a visité mercredi le Niger pour renforcer la coopération militaire avec le régime en place, issu d’un coup d’État il y a près d’un an. Ce partenariat marque un tournant significatif pour Niamey, qui a pris ses distances avec les puissances occidentales.
La délégation turque était conduite par Hakan Fidan, ministre des Affaires étrangères, accompagné des ministres de la Défense, de l’Énergie, et du chef des renseignements. Ils ont été reçus par le général Abdourahamane Tiani, qui a pris le pouvoir il y a près d’un an par un coup d’État.
“Nous avons discuté avec le Niger des moyens d’améliorer l’industrie de défense et le renseignement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, qui est la principale source d’instabilité au Sahel,” a déclaré Fidan lors d’une conférence de presse à Niamey. “La paix, la sécurité et la stabilité en Afrique sont des priorités pour nous,” a-t-il ajouté.
Depuis le coup d’État, le régime militaire de Niamey s’est tourné vers de nouveaux partenaires comme la Turquie, la Russie, et l’Iran. Il a réévalué ses partenariats internationaux, expulsant les soldats français déployés pour la lutte antijihadiste fin 2023, et prévoyant le départ des troupes américaines d’ici septembre. L’Allemagne a également annoncé la fin de sa coopération militaire fin août, invoquant un manque de “fiabilité” dans ses relations avec Niamey.
Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, a salué mercredi “le dynamisme de la coopération avec la Turquie, notamment dans le domaine de la défense.” Il a ajouté à la télévision publique : “Le défi sécuritaire qui nous est imposé exige que nous disposions de tous les moyens nécessaires pour assurer notre défense, et nous savons que vous pouvez nous les fournir.”
La Turquie est connue pour ses drones de combat Bayraktar, devenus des éléments clés des forces armées du Mali et du Burkina Faso, deux pays alliés de Niamey, également gouvernés par des juntes militaires et confrontés à des violences jihadistes.