Les Rwandais votent lundi dans une élection qui prolongera presque certainement le long règne du président Paul Kagame, qui se présente pratiquement sans opposition après trois décennies au pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Kagame a été accueilli par des foules de partisans admiratifs lors de rassemblements de campagne qui évoquent l’apparente inévitabilité de sa victoire, alors qu’il brigue un quatrième mandat présidentiel. Ses adversaires – Frank Habineza, du Parti démocratique vert du Rwanda, et le candidat indépendant Philippe Mpayimana – ont, de leur côté, eu du mal à attirer les foules à leurs manifestations.
Kagame a été confronté aux mêmes opposants en 2017, lorsqu’il a obtenu près de 99 % des voix. Les observateurs estiment qu’un résultat similaire est attendu dans un pays où une opposition sérieuse au président a longtemps été absente.
Kagame, 66 ans, a pris le pouvoir en tant que chef des rebelles qui ont pris le contrôle du gouvernement du Rwanda et mis fin au génocide en 1994. Kagame a été vice-président et dirigeant de facto du Rwanda de 1994 à 2000, date à laquelle il est devenu président pour la première fois. Depuis, il dirige ce pays d’Afrique de l’Est comme un autoritaire qui ne tolère pas la dissidence politique.
Les élections au Rwanda se déroulent dans un contexte de craintes accrues d’insécurité dans la région des Grands Lacs. Un groupe violent de rebelles connu sous le nom de M23 combat les forces congolaises dans l’est du Congo. Entre 3.000 et 4.000 soldats rwandais combattent aux côtés du M23, ont indiqué des experts de l’ONU dans un rapport diffusé mercredi dernier. Le gouvernement américain a décrit le groupe comme étant soutenu par le Rwanda. Kigali accuse de son côté l’armée congolaise de recruter des combattants qui faisaient partie des auteurs du génocide de 1994.