Le général américain, Charles Quinton Brown Jr, le plus haut gradé effectue un rare déplacement en Afrique pour discuter des moyens de préserver une partie de la présence américaine en Afrique de l’Ouest, après que le Niger a décidé d’expulser l’armée américaine en faveur d’un partenariat avec la Russie, ce qui constitue un revers majeur pour Washington.
Le général, président de l’état-major interarmées de l’armée de l’air, a déclaré aux journalistes, avant d’atterrir au Botswana lundi pour une réunion des chefs d’état-major africains, qu’il allait s’entretenir avec plusieurs partenaires dans la région.
“Je vois des opportunités. Et il y a des pays avec lesquels nous travaillons déjà en Afrique de l’Ouest”, a déclaré C. Q. Brown aux journalistes qui l’accompagnaient. Le développement de ces relations pourrait “nous donner l’occasion de mettre en œuvre certaines des capacités que nous avions au Niger dans d’autres endroits”, a-t-il ajouté.
Le général a toutefois refusé de préciser quels pays étaient envisagés. Mais un fonctionnaire américain, cité par Reuters, a déclaré que l’administration du président Joe Biden avait eu des conversations initiales avec des pays tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.
Néanmoins, l’armée américaine ne devrait pas être en mesure de reproduire de sitôt son empreinte antiterroriste musclée au Niger. En particulier, son éjection signifie la perte de la base aérienne 201, que les États-Unis ont construite près d’Agadez, dans le centre du Niger, pour un coût de plus de 100 millions de dollars. Jusqu’au coup d’État militaire de l’année dernière, la base était un élément clé de la lutte commune des États-Unis et du Niger contre les insurgés qui ont tué des milliers de personnes et en ont déplacé des millions d’autres.
Un deuxième responsable américain, s’exprimant également sous le couvert de l’anonymat, a déclaré qu’il ne fallait pas s’attendre à une nouvelle grande base américaine ou à un déplacement massif des troupes américaines du Niger vers un autre pays. “Nous ne nous attendons pas à l’annonce d’une grande construction militaire ou à l’apparition d’une nouvelle base importante où que ce soit”, a-t-il fait savoir.
L’évolution du paysage politique en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale pose un dilemme aux États-Unis. La région a connu huit coups d’État en quatre ans, notamment au Niger et dans les pays voisins que sont le Burkina Faso et le Mali.
Les juntes qui dirigent actuellement la plupart de ces pays sont moins disposées à travailler avec les pays occidentaux, y compris les États-Unis, dont l’armée n’a pas le droit de soutenir les gouvernements qui ont pris le pouvoir par un coup d’État. Elles se tournent de plus en plus vers la Russie, qui n’est pas soumise à de telles contraintes.