Le maire de Dakar, Khalifa Sall lors de son procès, qui a débuté le 7 février dernier. Malmenés par les preuves accablantes révélées contre leurs clients durant le procès, les avocats de la défense sont en perdition.
Faute d’arguments, ils mélangent tout : surenchère verbale, menace à peine voilée, diatribes et même des annonces stupéfiantes : « les juges iront en enfer ». Celui ou ceux qui décrètent ces sentences d’outre-tombe se gardent bien de dire quel sera leur propre sort dans l’au-delà. À l’évidence, on n’est plus dans le droit, si on ose dire, mais sur les pentes glissantes des dérives irrationnelles.
On le voit, les avocats de Khalifa Sall dépassent toutes les bornes et se lâchent, obligés de prendre la parole pour défendre l’indéfendable : l’établissement de fausses factures pour justifier les décaissement frauduleux au niveau de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Sur les preuves et les aveux des accusés, aucun avocat, ni personne d’autre n’a apporté de démenti. Et pour cause !
Face au mur de la réalité, les avocats sont déboussolés. Ils sont à la dérive et ne cherchent qu’à meubler leur temps de parole d’ici la fin imminente de leur calvaire. Mais du fait de la présence massive des médias, ils essaient de donner le change, en se couvrant de ridicule au passage.
Ces avocats en perdition deviennent, pour certains d’entre eux, des prêcheurs en eau trouble pour sermonner le tribunal et s’attirent les foudres du juge Malick Lamotte. C’est ainsi que la parole a été coupée brutalement au bâtonnier qui n’est pas constitué et qui s’était autorisé à parler. Un autre a été tellement violent dans sa plaidoirie qu’il a été rappelé à l’ordre par le président du tribunal.
Depuis 20 jours que dure maintenant le procès, la violence verbale a fait irruption au temple de Thémis. Et ceci n’honore pas les avocats qui en sont responsables par manque de lucidité et de courage tout simplement. Ils auraient dû plaider pour une application bienveillante de la loi pour ceux qui sont primo-délinquants, par exemple. Mais s’arc-bouter sur les « fonds politiques » comme ils l’ont fait est un anachronisme qui ne peut constituer une ligne de défense crédible.
Certes, ils ont amusé la galerie et donner du grain ou plutôt de l’ivraie à moudre à la presse au détriment de leurs clients. La défense a sacrifié ses clients en plaidant un acquittement qui ne reposerait sur aucun argument valable. Comment ignorer les fausses factures, les faux et usage de faux, l’argent du contribuable détourné et utilisé à des fins obscures ?
Comment ne pas tenir en compte les complicités multiples qui donnent corps à l’argumentation selon laquelle il y a eu « association de malfaiteurs » ? Ce sont bien des actions en chaîne et/ou combinées qui ont permis les détournements mensuels de 30 millions de FCFA jusqu’au total de 1 milliard 800 millions de FCFA.
Les faits sont têtus et nul ne peut plus les effacer. Le tribunal ne juge pas des délires, des prêches, des élucubrations mais des faits. Rien d’autre !
Les avocats le savent bien et sont conscients qu’ils se sont fourvoyés dans ce dossier. Ils ont commis un pêché originel et ont persévéré sur le chemin de la perdition.