Le président de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi, a nommé lundi Judith Tuluka Suminwa, ministre de la planification, au poste de premier ministre, une première dans l’histoire du pays.
Titulaire d’un diplôme en économie à Bruxelles, Judith Tuluka a acquis une expérience professionnelle dans le secteur bancaire et au sein du PNUD, avant d’entamer une carrière au sein du gouvernement. Sa carrière politique a débuté comme membre du cabinet du ministre du Budget, puis comme coordinatrice adjointe du Conseil présidentiel de veille stratégique (CPVS), entité rattachée à la Présidence de la République.
Cette proche collaboratrice de Félix Tshisekedi est l’une des plumes derrière les discours du chef de l’État, ses contributions étant régulièrement saluées pour leur pertinence, selon plusieurs sources. Membre de l’’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), elle entretient des liens étroits avec la famille présidentielle.
Dans ses premiers mots en tant que premier ministre, Judith Tuluka a clairement donné le ton, abordant ce qui est perçu comme le défi majeur de Félix Tshisekedi : la lutte contre les menaces externes et les infiltrations internes. « Mes pensées vont à l’Est, dans tous les coins du pays qui aujourd’hui sont confrontés à des conflits face à des ennemis qui sont parfois cachés, qui ne se révèlent pas, mais que l’on trouvera, qu’on va pourchasser d’une manière ou d’une autre. Je pense à cette population et je suis de tout cœur avec elle », déclare-t-elle.
L’investiture de M. Tshisekedi pour un second mandat en janvier a mis en branle le processus de formation d’une coalition majoritaire à l’Assemblée nationale, une étape essentielle avant la nomination d’un premier ministre et la formation d’un gouvernement.
Les autorités congolaises sont confrontées à une série de défis, notamment l’aggravation du conflit et de la crise humanitaire dans les régions orientales, ainsi que la gestion des richesses minérales considérables du Congo.
Au cours de son premier mandat, M. Tshisekedi avait promis d’éradiquer la corruption endémique, de reconstruire l’économie, de s’attaquer aux inégalités profondes et d’endiguer l’insécurité dans l’est du pays, mais ses détracteurs estiment qu’il n’a pas été à la hauteur sur tous les plans.