Le Premier ministre tchadien a annoncé vendredi avoir remis sa démission au président Mahamat Idriss Déby, une procédure d’usage, suite à la promulgation vendredi d’une nouvelle Constitution votée par référendum.
“Conformément à la pratique républicaine et aux usages, suite à la promulgation de la Constitution ce jour, j’ai remis au Président de Transition ma démission de Premier ministre ainsi que celle de mon Gouvernement”, a posté Saleh Kebzabo sur le réseau social X.
Si Saleh Kebzabo n’est pas reconduit, un nouveau Premier ministre sera nommé. Suite à son annonce, le gouvernement devra dans tous les cas faire l’objet d’un remaniement.
La Cour suprême du Tchad a définitivement validé jeudi les résultats du référendum consacrant une nouvelle Constitution censée ouvrir la voie à des élections fin 2024, dans ce pays d’Afrique centrale où une junte militaire est au pouvoir depuis deux ans et demi.
D’après les résultats définitifs, le “oui” l’a emporté avec 85.90% des voix tandis que le “non” a obtenu 14.10% des suffrages avec un taux de participation de 62,8%.
Le nouveau texte constitutionnel ne diffère pas tellement de celui déjà en vigueur et consacre toujours un grand pouvoir au chef de l’Etat.
A 37 ans, Mahamat Déby avait été proclamé par l’armée le 20 avril 2021 président de transition à la tête d’une junte de 15 généraux, après la mort de son père Idriss Déby Itno tué par des rebelles en se rendant au front. Celui-ci dirigeait le pays d’une main de fer depuis plus de 30 ans.
Le jeune général avait aussitôt promis des élections après une transition de 18 mois et s’était engagé auprès de l’Union africaine à ne pas s’y présenter. Dix-huit mois plus tard, son régime prolongeait la transition de deux ans et l’autorisait à être candidat à la présidentielle prévue fin 2024.