La Cour suprême du Sénégal a confirmé vendredi la condamnation du député-maire de Dakar à deux ans de prison dont six mois ferme, pour la mort d’une personne par balle en 2011.
Barthélémy Toye Dias avait été condamné en première instance en 2017 pour “coup mortel” porté à Ndiaga Diouf. M. Dias ne va pas aller en détention car la prison ferme a été couverte par la détention provisoire qu’il a effectuée. Selon son avocat, Me Ciré Clédor Ly, la peine ne va pas coûter à son client son poste de maire de la capitale mais pourrait menacer son siège à l’Assemblée nationale.
“La cour rejette le pourvoi (en cassation) formé par Barthélémy Toye Dias”, maire de Dakar, a déclaré le président de l’audience de la juridiction, Abdourahmane Diouf, en l’absence du prévenu qui avait affirmé qu’il n’était pas nécessaire qu’il soit présent au procès pour des faits qui remontent à douze ans jour pour jour.
M. Dias doit également payer 25 millions de FCFA (environ 38.000 euros) aux héritiers de Ndiaga Diouf qui avait été abattu par balle le 22 décembre 2011 lors de l’assaut donné à la mairie de Mermoz Sacré-Coeur, une des communes de la capitale, par de supposés sympathisants du parti au pouvoir, sous la présidence d’Abdoulaye Wade (2000-2012).
Il était alors maire de cette commune. Le parquet avait réclamé la confirmation de la peine prononcée en appel. L’édile accuse le pouvoir d’avoir ressorti cette affaire pour gêner la candidature à l’élection présidentielle de 2024 de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, dont il est un proche. Le ministère de la Justice n’avait pas répondu aux sollicitations de l’AFP sur les conséquences de cette condamnation jeudi.
Barthélémy Dias, opposant au pouvoir, est devenu maire de Dakar en février 2022 et député en juillet de la même année, pour le compte d’une coalition nationale conduite par Ousmane Sonko, prétendant déclaré à la présidentielle de 2024, avec qui il s’est brouillé depuis pour des divergences politiques.