L’épouse franco-gabonaise de l’ex-président du Gabon Ali Bongo, Sylvia Bongo Ondimba Valentin, en résidence surveillée depuis un coup d’Etat militaire fin août pour des détournements présumés de fonds publics, a été incarcérée à la prison centrale de Libreville.
Elle avait été inculpée notamment de « blanchiment de capitaux et de faux et usages de faux » le 28 septembre et a été « incarcérée provisoirement » jeudi à 01h00 du matin, au terme d’une nouvelle longue audition par un juge d’instruction, a assuré à l’AFP jeudi son avocate Me Gisèle Eyue-Bekale. Cette dernière a sollicité et obtenu un renvoi pour une audience dans dix jours, laquelle lui permettra de « plaider la remise en liberté ».
L’ex-Première dame est au cœur d’une enquête plus vaste sur des détournements massifs d’argent public en compagnie de son fils Noureddin Bongo Valentin, déjà incarcéré comme six de leurs proches, ex-responsables du cabinet présidentiel, selon des sources judiciaires concordantes.
Les militaires qui ont renversé son mari en accusant son entourage d’avoir truqué sa réélection, soupçonnaient publiquement l’ex-Première dame d’avoir « manipulé » son époux souffrant des séquelles d’un grave AVC en 2018, d’avoir été, au côté notamment de leur fils Noureddin Bongo Valentin, la véritable dirigeante de facto du pays depuis cinq ans et d’y avoir « détourné massivement des fonds publics ». Noureddin Bongo est en prison depuis le premier jour du coup d’Etat, inculpé notamment de « corruption » et « détournements de fonds publics ».
Notons que le Gabon est classé 136e sur 180 pour la perception de la corruption par Transparency International (2022).