Au total 23 personnes, dont l’ancien président François Bozizé et plusieurs chefs rebelles importants, sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité pour l’offensive armée menée lors des élections présidentielles de décembre 2020 en République centrafricaine.
Le verdict, rapporte la chaîne “Rfi”, a été rendu par la Cour d’appel de Bangui. De la liste des condamnés, ainsi que Bozizé, comprennent également ses enfants Jean-Francis et Aimé-Vincent et les dirigeants des principaux groupes rebelles : Nourredin Adam, Ali Darassa, Mohamed Al Khatim, Abakar Sabone et Sambe Bobo.
Jugés par contumace, les prévenus ont été condamnés à la réclusion à perpétuité pour sept chefs d’accusation, dont mise en danger de la sécurité intérieure, association de malfaiteurs, rébellion et complot.
Parmi les condamnés, il y a aussi Maxime Mokom, l’ancien dirigeant anti-Balaka, déjà condamné par la Cour pénale internationale (CPI).
Ces condamnations sont intervenues dans le cadre de l’offensive lancée en décembre 2020 par la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), proche de l’ancien président Bozizé (destitué par un coup d’État en 2013), pour empêcher la tenue des élections présidentielles dont Bozizé lui-même avait été évincé.
L’offensive a été repoussée fin janvier aux portes de Bangui par les alliés rwandais et les milices russes de Wagner. Après cela, Bozizé a été contraint de quitter le Tchad – où il était en exil – pour la Guinée-Bissau en mars dernier.
M. Bozizé, qui a pris le pouvoir en 2003 lors d’un coup d’État avant d’être renversé dix ans plus tard par les rebelles, a été condamné par contumace avec deux de ses fils et 20 autres coaccusés, dont d’éminents dirigeants rebelles.
Ils ont tous été également reconnus coupables d’«atteinte à la sécurité intérieure de l’État » et d’«assassinat », selon le jugement lu par Joachim Pessire, premier – Président de la cour d’appel de Bangui, qui juge en première instance les affaires pénales.
Le jugement ne précise pas les crimes ni la période concernée.
M. Bozizé, 76 ans, réfugié au Tchad jusqu’en mars 2023, date à laquelle il s’est exilé en Guinée-Bissau, est le coordinateur de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), principale coalition rebelle centrafricaine formée en décembre 2020 et qui mène une guérilla dans le Nord du pays.
Ali Darassa, chef militaire fugitif de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), la principale composante du CPC, fait partie des personnes condamnées.
La guerre civile déchire la République centrafricaine, l’un des pays les plus pauvres du monde, depuis 2013, lorsqu’une coalition de groupes armés dominés par des musulmans, la Séléka, a renversé M. Bozizé, qui a ensuite organisé et armé des milices dites anti-balaka, majoritairement chrétiens et animistes, pour tenter de reprendre le pouvoir.
Le conflit, extrêmement meurtrier dans les premières années, a considérablement diminué en intensité depuis 2018.