La mission des Nations unies au Mali (Minusma) a transféré aux autorités nationales un premier camp dans le cadre de son retrait d’ici à la fin de l’année de ce pays.
La Minusma a remis aux Maliens le camp d’Ogossagou, un village du centre proche de Bankass. La Minusma applique ainsi la décision prise fin juin par le Conseil de sécurité de l’ONU de mettre un terme immédiat à la mission déployée depuis 2013, à la demande de la junte arrivée au pouvoir par la force en 2020.
Le retrait des quelque 11.600 soldats et 1.500 policiers de dizaines de nationalités présents début juin au Mali doit s’échelonner jusqu’au 31 décembre. Ogossagou, occupé par un contingent sénégalais, était l’un des camps de la Minusma situés en dehors des villes.
La Minusma, dont l’une des tâches consistait à protéger les civils, a installé là une base entre la partie peul et dogon du village en 2020, après le massacre de 160 Peuls en 2019 puis, à nouveau, d’une trentaine de civils un an plus tard. Les chasseurs dogon, l’une des communautés du centre, ont été accusés de ces crimes.
Le centre est l’un des principaux foyers des agissements djihadistes et des violences intercommunautaires qui ensanglantent le Mali depuis 2012 et qui se sont propagées au Burkina Faso et au Niger voisins.
Après des mois de dégradation constante des relations, les colonels aux commandes à Bamako ont fini par pousser la Minusma vers la sortie en 2023. La Minusma et les autorités maliennes ont affirmé leur volonté de coopération pour un désengagement de la Minusma dans les meilleures conditions et dans le délai fixé.
Plus de 460 Casques bleus égyptiens, chargés notamment d’escorter les convois logistiques de la Minusma, ont par ailleurs quitté Gao (Nord) le 28 juillet, a indiqué la mission sur son site. Le désengagement égyptien était prévu, comme celui de plusieurs autres pays, avant que Bamako ne demande le départ de la Minusma en juin.