Les électeurs centrafricains votent dimanche par référendum sur un projet de nouvelle constitution qui donnerait la possibilité au président Faustin Archange Touadéra de briguer un troisième mandat.
Touadéra a été élu en 2016 puis réélu en 2020 à l’issue d’un scrutin entaché d’accusations de fraude et perturbé par des groupes armés rebelles. Le chef de l’Etat est accusé par l’opposition et la rébellion de vouloir rester « président à vie ».
Les bureaux de vote ouvriront à 6h (5h00 GMT) et fermeront à 16h (17h00 GMT) dimanche pour environ 1,9 million d’électeurs. Les résultats provisoires doivent être publiés sous huit jours, et la Cour constitutionnelle proclamera les résultats définitifs le 27 août, selon l’Autorité nationale des élections (ANE).
La nouvelle constitution allonge notamment la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, et supprime la limite de mandat. Les principaux partis d’opposition et organisations de la société civile, ainsi que les groupes armés rebelles, ont appelé à boycotter le scrutin.
En septembre 2022, la Cour constitutionnelle avait infligé un revers juridique au pouvoir en annulant la mise en place d’un Comité chargé de rédiger une nouvelle constitution. La présidente de la Cour constitutionnelle, Danièle Darlan, avait alors été la cible d’une violente campagne de dénigrement par des soutiens du régime. En janvier 2023, le pouvoir avait finalement mis Darlan à la retraite d’office.
Le reste de la campagne s’est déroulé dans un climat pesant. Des responsables gouvernementaux centrafricains ont menacé et harcelé des adversaires du référendum, selon Human Rights Watch (HRW), les autorités ont interdit une manifestation de l’opposition dans la capitale.
Le président Touadéra a annoncé que la Russie et le Rwanda, deux Etats dont l’influence s’est considérablement accrue depuis quelques années en Centrafrique, allaient « appuyer » la sécurisation du scrutin.