La Russie continuera d’opérer en Centrafrique, avec le groupe Wagner qui combat actuellement la rébellion au côté de l’armée, ou un autre contingent, a affirmé un haut responsable de la présidence.
Cette annonce intervient peu après que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a affirmé que le groupe de mercenaires entré brièvement samedi en rébellion contre le Kremlin à partir du front ukrainien, va « continuer » à opérer au Mali et en Centrafrique.
« La République centrafricaine a signé (en 2018, ndlr) un accord de défense avec la Fédération de Russie et non avec Wagner », a déclaré Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du président centrafricain Faustin Archange Touadéra, cité par l’AFP.
« La Russie a sous-traité avec Wagner, si la Russie n’est plus d’accord avec Wagner alors elle nous enverra un nouveau contingent », a-t-il ajouté.
« L’affaire entre Evguéni Prigojine (le chef de Wagner) et (le président russe) Vladimir Poutine ne nous regarde pas, c’est une affaire interne à la Russie », a poursuivi Gouandjika. En Centrafrique comme sur « d’autres théâtres d’opération dans le monde », « ils vont peut-être changer de chef mais les soldats de Wagner continueront d’opérer pour le compte de la Fédération de Russie », a-t-il ajouté.
Fin 2020, Touadéra, menacé par une offensive rebelle sur Bangui, avait appelé Moscou à la rescousse et des centaines de mercenaires russes avaient débarqué et permis rapidement de repousser les groupes armés hors de la plupart des territoires qu’ils contrôlaient.
Depuis, l’ONU, les ONG internationales et Paris accusent les Russes – tout comme les rebelles et les soldats centrafricains – d’exactions et crimes contre les civils. Ils accusent aussi Wagner d’y être devenu un « groupe prédateur » des maigres ressources – diamant, or et bois – de ce deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, « bradées » par le régime de Touadéra, contre la sécurité, à de multiples sociétés russes liées à Wagner, qui exploitent directement les gisements.
Lavrov a estimé lundi que l’Europe et la France « ont abandonné la Centrafrique et le Mali » qui se sont alors tournés vers Moscou.