De violents combats ont repris à Khartoum, hier mercredi, dès 6 heures du matin, juste après l’expiration de la trêve de 72 heures signée le week-end dernier entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR).
La nouvelle trêve avait été convenue sous l’égide des Etats-Unis et de l’Arabie Saoudite le week-end dernier, pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Elle a été suivie d’intenses combats, tôt le matin, hier, dans les trois villes qui composent le grand Khartoum.
Des habitants cités par Reuters affirment qu’un chasseur-bombardier de l’armée a mené des frappes sur Bahri, au Nord, auxquelles ont répondu des tirs de canons anti-aériens.
Le Comité de résistance local rapporte également que les villes d’Omdurman, au Nord de la capitale, le centre-ville de Khartoum et le quartier près de l’aéroport international, ont été aussi visés par ces frappes.
Le Sud de la ville où se trouve un important camp militaire a été aussi le théâtre d’intenses combats au sol, ainsi que l’Etat du Sud-Kordofan où se trouvent les pipelines qui acheminent le pétrole du Soudan du sud.
Une fois de plus, cette nouvelle trêve a été plusieurs fois violée, les deux belligérants se rejetant mutuellement la responsabilité. Néanmoins, plusieurs milliers de Soudanais ont réussi, dans des conditions assez dangereuses, à fuir la zone des combats.
Selon des réfugiés qui viennent tout juste d’arriver au Tchad, des miliciens ont tiré sur des civils qui quittaient El-Geneina, capitale du Darfour occidental, pour rallier Adré, de l’autre côté de la frontière tchadienne.
Selon un bilan de l’ONG Acled, du 9 juin dernier, le conflit a fait plus de 2 000 morts. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), indique que plus de deux millions de personnes ont été déplacées, tandis que plus de 528 000 réfugiés sont arrivés dans les pays voisins.
Le conflit a connu une nouvelle escalade avec le meurtre d’un gouverneur dans la région occidentale du Darfour, il y a quelques jours.
Près de la moitié de la population, soit 25 millions des 45 millions d’habitants du Soudan, dépend désormais de l’aide humanitaire pour survivre, selon l’ONU.
La guerre a éclaté le 15 avril dernier entre l’armée, commandée par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo.