Les résultats provisoires des élections législatives en Guinée-Bissau ont été publiés, hier jeudi, par la Commission nationale électorale. La coalition PAI-Terra Ranka, portée par le parti PAIGC, a remporté 54 sièges sur 102 au Parlement, soit la majorité absolue. Le parti du président Umaro Cissoco Embalo, le Madem, ne récolte que 29 sièges. Selon la Constitution, le parti qui obtient la majorité au Parlement hérite automatiquement du poste de Premier ministre. Ce qui veut dire que la cohabitation s’impose au chef de l’Etat bissau-guinéen.
Le PAI-Terra Ranka, la coalition portée par le parti PAIGC, obtient donc une majorité absolue à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives, qui se sont déroulées le dimanche 4 juin dernier. En effet, avec 54 sièges, le PAI-Terra devance de loin le Madem, le parti du président de la République Umaru Cissoco Embalo, qui n’a obtenu que 29 sièges.
Vers une cohabitation avec un Premier ministre issu du PAIGC
Selon la Constitution bissau-guinéenne, le parti qui remporte la majorité au Parlement obtient automatiquement le poste de Premier ministre du pays. Ce qui veut dire que la cohabitation s’impose de fait au président Cissoco Embalo, avec un Premier ministre qui sera issu du PAIGC.
Ces élections sonnent comme un échec pour le Madem-G15. Le parti du président va, d’ailleurs, devoir renoncer à son projet de soumettre une révision de la Constitution.
Selon les résultats provisoires, la troisième force politique à l’Assemblée nationale populaire est le Parti pour la Rénovation sociale, qui a obtenu 12 sièges. Autre fait marquant de ces élections, le Parti des Travailleurs de Guinée, le PTG, créé il y a seulement six mois, fait son entrée à l’Assemblée, avec six sièges. Le parti dirigé par Botché Candé s’impose, ainsi, dans le paysage politique du pays en très peu de temps.
Le président Umaro Sissoco Embalo, élu depuis février 2020, a dit accepter les résultats et a annoncé qu’il est prêt à nommer Domingos Simões Pereira, vainqueur des élections législatives de dimanche, au poste de Premier ministre.
« En politique, il n’y a pas d’ennemis permanents. Si la coalition Terra-Ranka propose sa tête de liste, je le nommerai comme Premier ministre de Guinée-Bissau », a-t-il déclaré, ajoutant que le président de la République va « cohabiter avec le prochain gouvernement ».
« Une fois élu, vous êtes président de la République, pas président du parti et donc j’ai la prérogative constitutionnelle d’être président de toutes les forces vives de la nation et c’est ça que je suis en train de faire… », a-t-il encore dit.
Le président du PAIGC et leader de la coalition PAI-Terra Ranka, Domingos Simões Pereira a, pour sa part, exprimé sa satisfaction après la publication des résultats provisoires. « Je crois que nous sommes en train d’ouvrir une nouvelle page dans l’histoire politique de notre pays », a-t-il déclaré.
« À partir d’aujourd’hui, nous sommes invités à reconnaître le choix, librement prononcé, du peuple guinéen. Le président, en tant que premier magistrat de la Nation, sûrement, va montrer qu’il comprend que nous voulons ouvrir une nouvelle page dans l’histoire politique du pays», a-t-il ajouté.
La Guinée-Bissau, petit pays d’Afrique de l’Ouest, a connu des crises à répétition à la tête de ses institutions.
Ces élections législatives sont d’ailleurs organisées un an après la dissolution du Parlement, en mai 2022, par le président Embalo, à la suite d’une crise politique.
