L’armée soudanaise met fin à sa participation aux discussions organisées depuis début mai par les États-Unis et l’Arabie saoudite. C’est ce qu’elle a annoncé, hier mercredi matin, deux jours seulement après l’extension de cette trêve convenue avec les Forces de soutien rapide. Depuis sa signature, cette trêve pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire au Soudan, menacé de famine, n’a pas été respectée.
C’est une source gouvernementale soudanaise qui a annoncé la nouvelle, mercredi matin, auprès des médias internationaux. L’armée a décidé de suspendre sa participation aux pourparlers de Jeddah, en Arabie Saoudite, accusant les paramilitaires de ne pas respecter la trêve. Elle a indiqué à l’Agence France Presse que les Forces de soutien rapide « n’ont jamais appliqué une seule des dispositions du cessez-le-feu à court terme, qui exigeait leur retrait des hôpitaux et des bâtiments résidentiels, et ont violé la trêve à plusieurs reprises ».
Ainsi, l’extension de la trêve, signée lundi 29 avril au soir, peu avant son expiration, et la trêve initiale signée une semaine plus tôt, n’ont pas été respectés sur le terrain.
D’ailleurs, le « Réseau des jeunes observateurs citoyens », une organisation civile, a publié, mercredi, un rapport, affirmant que depuis le 20 mai, « de nombreuses violations» ont été constatées «des deux côtés », citant le non-respect du cessez-le-feu, l’utilisation d’armes lourdes, des frappes aériennes, des civils arrêtés et agressés et leurs déplacements restreints, l’occupation d’hôpitaux et de domiciles privés à Khartoum, au Darfour et dans le Nord-Kordofan.
La veille, des combats avaient été signalés dans la capitale et dans le Nord du Darfour, à Nyala, El-Obeid et Kutum.
L’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, en guerre depuis le 15 avril, se sont engagés à plusieurs trêves dont la dernière a été prolongée lundi pour cinq jours.
Toutefois, les combats, qui ont déjà fait plus de 1.800 morts, selon l’ONG ACLED, n’ont jamais cessé. Jusque-là, aucun couloir n’a été dégagé pour permettre le passage de l’aide humanitaire, dont ont besoin 25 des 45 millions de Soudanais selon l’ONU. Les quelques cargaisons qui ont été acheminées ne couvrent pas les besoins.
Plus d’un million et demi de personnes, principalement des Soudanais et des réfugiés au Soudan, ont été contraints de fuir les combats. Selon l’ONU, le pays est au bord de la famine, alors que la saison des pluies approche.