Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé hier jeudi un accord avec le Sénégal, pour un programme d’aides de 1,8 milliard de dollars (1,7 milliard d’euros), en échange de politiques de réduction de la dette, de lutte contre le blanchiment et le terrorisme, et d’adaptation du pays au changement climatique.
Cet accord sur 36 mois doit désormais être validé par le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI). Les négociations en vue d’un nouveau programme d’aides pour le Sénégal avaient été annoncées mi-mars.
« Les services du FMI et les autorités sénégalaises sont parvenus à un accord sur des politiques économiques et financières qui seront soutenues par un financement de 36 mois au titre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de la Facilité élargie de crédit (FEC) d’environ 1,526 milliard de dollars, combinée au Fonds pour la résilience et la soutenabilité (RST) d’environ 327,1 millions de dollars », a détaillé le FMI dans son communiqué.
En échange, le gouvernement sénégalais va s’engager dans des réformes. « Les priorités politiques (…) comprennent la réduction des vulnérabilités de la dette en entamant un assainissement budgétaire, en renforçant la gouvernance et le cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et en réalisant une croissance plus inclusive et riche en emplois », a précisé le Fonds.
Par ailleurs, une partie des fonds prêtés soutiendront « les objectifs d’atténuation du changement climatique du Sénégal, (accélèreront) l’adaptation du pays au changement climatique et (soutiendront) les travaux visant à intégrer les considérations relatives au changement climatique dans le processus budgétaire », est-il encore indiqué dans le communiqué.
Le Sénégal a déjà obtenu un programme d’aide, d’un montant total de 776 millions de dollars, et dont le dernier décaissement a été réalisé en juin dernier. Mais le pays reste confronté à une inflation de 9,7%, principalement sous l’effet de la flambée des prix des denrées alimentaires sur le marché international après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, débutée en février 2022.
La croissance en 2022 a été de 4,7%. Le FMI avait par deux fois abaissé ses prévisions en cours d’année, à cause d’une baisse des rendements agricoles et de l’activité industrielle. Pour 2023, le Fonds anticipe une croissance à 8,3% et une inflation de 5%, selon les prévisions publiées mi-avril.