Huit nouveaux corps ont été exhumés mercredi dans la forêt de Shakahola, dans l’Est du Kenya, portant à 98 le nombre de morts au sein d’une secte qui prônait un jeûne extrême pour « rencontrer Jésus ».
Après avoir annoncé mardi soir une pause dans les recherches de fosses communes pour mener des autopsies et désengorger les morgues, les autorités ont repris les fouilles mercredi matin.
« Nous avons eu beaucoup de difficultés aujourd’hui avec la pluie mais au final, nous avons eu huit corps sortis », a déclaré une source policière, citée par l’AFP, ajoutant : « Nous continuerons les opérations demain » jeudi.
Les recherches ont permis de retrouver jusqu’à présent 39 personnes vivantes dans la vaste zone de « bush » de 325 hectares quadrillée par les enquêteurs, a précisé plus tôt dans la journée la Préfète de la région Rhoda Onyancha. 22 personnes ont été placées en détention, a-t-elle ajouté.
Paul Mackenzie Nthenge, le « pasteur » autoproclamé de ce groupe appelé Eglise Internationale de la Bonne Nouvelle (Good News International Church), est en prison après s’être rendu à la police le 14 avril, lors des premières opérations policières dans la forêt. Il doit comparaître devant un tribunal le 2 mai.
La révélation de ce qui est désormais appelé « le massacre de la forêt de Shakahola » a suscité la stupeur au Kenya et suscité de nombreux appels à la répression vis-à-vis des sectes dans ce pays à majorité chrétienne.
Les enquêteurs découvrent chaque jour avec horreur l’ampleur de ce « massacre », dans lequel figurent une majorité d’enfants, selon des sources proches de l’enquête. Selon Hussein Khalid, directeur de l’ONG Haki Africa qui a alerté la police sur les activités de Paul Mackenzie Nthenge, le « pasteur » avait préconisé d’affamer les enfants en premier, puis les femmes et enfin les hommes avant la fin du monde qui devait venir en juin. Selon lui, entre 50 et 60% des corps retrouvés sont des enfants, retrouvés enveloppés dans des tissus de coton dans des fosses peu profondes.
Le président kényan William Ruto a promis de prendre des mesures contre les pasteurs autoproclamés tels que Nthenge « qui veulent utiliser la religion pour promouvoir des idéologies louches et inacceptables ».