Elles sont au moins treize organisations de la société civile burkinabè qui se sont regroupées au sein du Front uni pour le Faso. Elles ont émis de nombreuses critiques contre la junte militaire au pouvoir dans le pays et exprimé leurs inquiétudes quant à l’avenir du Burkina Faso, dans un communiqué publié le 20 avril dernier.
« La brusque rupture de l’ordre constitutionnel […] n’a point contribué à apporter la quiétude et la stabilité à notre pays », a d’abord fait remarquer le Front uni pour le Faso dans son communiqué, mettant ainsi en exergue l’échec militaire de la junte. Le collectif pointe également du doigt les dérives autoritaires de la junte qui sape la cohésion du Burkina Faso.
« L’armée est divisée, la population est divisée. On a aujourd’hui des partisans extrémistes du pouvoir en place qui menacent d’autres burkinabè du seul fait de leurs voix critiques. Aujourd’hui, on considère certains burkinabè apatrides, parce que tout simplement, ils osent porter un avis contraire à ce qui se fait dans notre pays. Cela ne peut pas continuer. Il faut arrêter tout ce qui est restriction des libertés individuelles et collectives. Il faut arrêter tout ce qui est violation des droits humains. Il est temps de recadrer la direction prise par la transition », affirme en effet, Désiré Guinko, porte-parole du Front uni pour le Faso. Entre autres récriminations, il y a l’enrôlement forcé de citoyens burkinabè au sein des Volontaires de défense de la partie (VDP).
Par ailleurs, indique le Front uni, il faut restaurer l’intégrité territoriale du pays et assurer le retour à l’ordre constitutionnel.
Les taxes pour le financement du Fonds de soutien patriotique dénoncées
Cette semaine, le Conseil des ministres a adopté un nouveau projet de loi autorisant des taxes destinées à financer le Fonds de soutien patriotique, mis en place en janvier par les autorités.
Ce fonds doit financer une partie de l’effort de guerre dans la lutte contre le djihadisme. Il doit notamment servir pour l’équipement et les salaires des Volontaires pour la défense de la patrie. Le Fonds a pour objectif de lever 100 000 milliards FCFA, mais seuls 10 milliards ont été réunis pour l’instant.
Ces taxes s’appliquent à la boisson, la cigarette et les cosmétiques. Mais les associations de consommateurs déplorent une hausse des prix de 25 à 80%, alors que l’inflation se fait déjà beaucoup sentir dans le pays. Elles s’inquiètent aussi de la prolifération de produits contrefaits sur le marché, qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé.
Le ministre de l’Économie, Aboubacar Nacanabo a assuré que les autorités ne créent pas de nouvelles taxes, affirmant qu’elles étaient déjà appliquées depuis la création du Fonds de soutien patriotique. Ce projet de loi vise « à renforcer le cadre juridique » de prélèvement de ces taxes, a-t-il, en effet, indiqué au sortir du Conseil des ministres, sans pour autant convaincre les consommateurs.