Le procès de l’ancien président mauritanien Mouhamed Ould Abdel Aziz a été encore reporté au 6 avril prochain. C’est le second report dans ce procès ouvert le 25 janvier dernier de l’ex chef d’Etat accusé de corruption, blanchiment et détournements de biens publics, entre autres.
Les avocats de Mohamed Ould Abdel Aziz se sont retirés des audiences du lundi et du mardi, du procès ouvert au tribunal de Nouakchott depuis presque deux mois. Ils contestent ainsi l’article 47 de la loi anticorruption qui viole, selon eux, la Constitution. Cela a eu pour conséquence un second report du procès.
« On ne peut pas comprendre que cet article puisse continuer à produire un quelconque effet, alors qu’il est déclaré anticonstitutionnel par le juge de la Constitution. Au vu de la volonté de la Cour de nous imposer une discipline de fer, nous nous sommes retirés, puisque nous ne pouvions plus assurer sereinement en toute liberté la défense de notre client », a, en effet, déclaré sur RFI maître Taleb Khiyar, l’un des avocats.
Pour les avocats de la partie civile, les avocats de l’ancien chef de l’Etat cherchent simplement à retarder le procès. « Ce à quoi on assiste, c’est à une continuation d’une stratégie d’évitement du procès », a indiqué Maître Lo Gourmo, un avocat de l’État mauritanien.
Selon lui, « ce procès doit se tenir et les dossiers doivent être évoqués, qu’on aille au fond de ce procès. Le peuple mauritanien et l’ensemble de l’opinion publique nationale et internationale veulent savoir ce qu’on reproche à Mohamed Ould Abdel Aziz, pour lui permettre de se prononcer».
Président de la Mauritanie de 2008 à 2019, Mohamed Ould Abdel Aziz est accusé de corruption, blanchiment d’argent, d’enrichissement illicite, dilapidation de biens publics, octroi d’avantages indus et obstruction au déroulement de la justice.
Il est poursuivi, ainsi qu’une dizaine de hautes personnalités de son régime, dont un de ses gendres, deux anciens Premiers ministres, plusieurs ministres et des hommes d’affaires. Il a toujours nié les faits qui lui sont reprochés.