C’est officiel. La Commission de la CEDEAO veut réaliser une étude approfondie sur les implications économiques d’une possible adhésion du Maroc. Un appel à proposition vient d’être lancé dans ce sens comme l’atteste un document officiel de l’organisation sous régionale.
Destinée aux groupes de réflexion et de recherche basés au niveau de la région, cette étude a été demandée par les chefs d’Etats et de gouvernements membre de l’Organisation afin de pouvoir se prononcer définitivement sur la demande marocaine.
Selon le document de la CEDEAO, l’étude se portera sur deux questions principales. Il s’agit du commerce et de l’investissement. Ainsi, le cabinet qui mènera l’étude devra faire un rapport sur l’impact de cette adhésion au niveau des plus grandes économies de la région comme le Nigeria, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali et le Togo. Une fois établie, l’étude sera soumise à un comité composé des chefs d’Etats du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Guinée et du Nigeria. Ces chefs d’Etats devront, à leur tour, soumettre leurs recommandations à l’une des Conférences des leaders de la Communauté au titre de l’année.
Accompagnant son appel à proposition d’une note de cadrage introductif, la commission de la CEDEAO a mis en avant certains points jouant en faveur du Royaume. « En intégrant le Maroc, le bloc des 15 membres deviendrait la 16ème économie mondiale avec 115 milliards de dollars supplémentaires et un PIB avoisinant les 745 milliards de dollars, devant la Turquie et juste après l’Indonésie. Avec sa position géographique et économique stratégique, le Maroc serait une plate-forme vitale pour les pays de la CEDEAO afin de sécuriser les marchés européens, américains et arabes » lit-on sur la note.
Toutefois, tout n’est pas favorable pour cette adhésion. Le même document dresse également les éléments jouant contre le processus lancé par le Maroc. La note souligne que « certains observateurs pensent que le Maroc pourrait chercher à tirer profit de l’économie ouest-africaine.
D’autres, estiment que ce pays d’Afrique du Nord pourrait considérer son admission dans l’organisation ouest-africaine comme une opportunité pour se repositionner sur la scène continentale et on craint également que cette admission du Maroc dans la CEDEAO ne modifie les positions économiques des pays membres en profitant de l’Accord de libéralisation des échanges au sein de l’espace communautaire ».