Rien ne va plus entre le Burkina Faso et la France. La junte militaire vient, à nouveau, de dénoncer un « accord d’assistance militaire » signé en 1961 avec Paris. Une nouvelle requête qui intervient quelques semaines après avoir obtenu le retrait de la force spéciale française Sabre du pays.
Le ministère des Affaires Étrangères du Burkina Faso a adressé à Paris un courrier daté du mardi 28 février 2023 dans lequel il « dénonce l’accord d’assistance militaire technique, conclu à Paris le 24 avril 1961, entre la République de Haute-Volta (ancienne appellation du Burkina Faso) et la République française, y compris ses deux annexes », rapporte, en effet, l’Agence France Presse.
Dans sa demande, le Burkina donne « un délai d’un mois » à partir de la réception de ce courrier pour « le départ définitif de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè ».
Une nouvelle requête ainsi formulée après celle du 18 janvier dernier, à travers laquelle, la junte militaire avait demandé le départ, également dans un délai d’un mois, de la force française Sabre au Burkina Faso, ainsi que celui de l’ambassadeur de France, Luc Hallade, qui avait d’ailleurs été rappelé à Paris pour « mener des consultations ».
Dès le lendemain, le 19 février, l’armée burkinabè avait annoncé la fin des opérations Sabre au Burkina Faso, après une cérémonie solennelle de descente de drapeaux dans le Camp Bila Zagré, à Kamboinsin, à Ouagadougou, où étaient stationnées les 400 forces spéciales françaises.
Le Burkina Faso s’est considérablement détourné de la France depuis l’arrivée au pouvoir du jeune capitaine Ibrahima Traoré, après un coup d’Etat en septembre 2022, le second en huit mois et après celui qui avait porté le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba au pouvoir.
Proche du colonel Assimi Goïta, un autre putschiste qui a pris le pouvoir au Mali depuis 2021, le capitaine Traoré semble également vouloir calquer le modèle de Bamako qui s’est détourné de la France pour se rapprocher principalement de la Russie.
Le Burkina Faso est en proie à des attaques djihadistes de groupes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI) depuis 2015, notamment dans le Nord du pays.
Il y a juste plus d’une semaine, deux attaques avaient causé la mort de 70 soldats dans le Nord du pays. 19 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), avaient également été tués dans une autre attaque.