Le rapprochement entre le Mali et le Burkina Faso se précise. Après la multiplication des visites mutuelles de hauts responsables des deux pays depuis quelque temps, Ouagadougou et Bamako ont convenu d’approfondir la réflexion sur un projet de Fédération entre les deux Etats. C’est ce qui ressort d’un communiqué conjoint rendu public, hier dimanche, et signé par les gouvernements des deux pays, en marge de la visite officielle du Premier ministre malien Choguel Maïga au Burkina Faso, entamée depuis jeudi dernier.
« Le Premier ministre malien Choguel Maïga s’est rendu au Burkina Faso pour renforcer les liens entre les deux pays. Plusieurs accords de coopération ont été signés sur le plan sécuritaire et humanitaire. Concernant la lutte contre le terrorisme, les deux pays ont appelé à une synergie entre les différents pays de la sous-région », écrit le communiqué signé par les deux gouvernements.
Le texte ajoute que « les deux États veulent conjuguer leurs efforts avec ceux de la sous-région face au terrorisme et déplorent le maintien et le durcissement des sanctions de la Cédéao ».
Le texte mentionne également que « les deux délégations ont relevé la nécessité de conjuguer leurs efforts avec ceux des autres pays de la sous-région pour faire face à ce fléau et appellent à une synergie d’action au niveau régional pour l’endiguer ».
Toujours selon le communiqué, « abordant la question de la coopération au sein des instances sous-régionales, régionales et internationales, les chefs de délégation ont salué la convergence de vues des deux chefs d’État sur les questions d’intérêt commun et déploré le maintien et le durcissement des sanctions de la Cédéao à l’encontre des trois pays en transition, à savoir le Burkina Faso, la République du Mali et la République de Guinée, en dépit de leur plaidoyer pour la levée desdites sanctions ».
Ainsi, poursuit le texte, « conformément aux conclusions de la réunion tripartite des ministres chargés des Affaires étrangères tenue les 8,9 et 10 février 2023 à Ouagadougou, les deux parties ont convenu d’approfondir la réflexion sur le projet de Fédération ».
Depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022 après un coup d’Etat, le président de la transition burkinabè, le capitaine Ibrahima Traoré, s’est considérablement rapproché de son homologue malien, le colonel Assimi Goïta qui assure également la transition malienne après un coup d’Etat.
Tout comme le Mali, le Burkina Faso a récemment demandé et obtenu le départ des forces spéciales françaises Sabre de Ouagadougou. Selon plusieurs observateurs, le pays semble vouloir calquer le modèle malien et se rapproche militairement et politiquement de la Russie.
A son arrivée à Ouagadougou, jeudi dernier, Choguel Maïga avait demandé aux autorités burkinabè de ne « compter sur aucune armée étrangère » pour combattre les groupes terroristes qui sévissent dans plusieurs pays du Sahel.
Depuis 2015, les violences djihadistes ont fait plus de 10.000 morts au Burkina Faso et près de deux millions de déplacés, selon des ONG.
Au moins 70 soldats ont été tués dans deux attaques, les 17 et 20 février, alors que 19 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs de l’armée, ont été tués mercredi dernier, dans des attaques dans le Nord du pays.