Trois groupes armés du Nord du Mali ayant combattu l’Etat central par le passé ont fusionné mercredi 8 janvier, dans une période de crispation avec Bamako. Les trois mouvements jusqu’alors regroupés dans la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), une alliance de groupes à dominante touareg avec une composante arabe, ont signé un document de fusion lors d’une cérémonie à Kidal, ville du Nord sous leur contrôle.
Il s’agit d’un mouvement indépendantiste, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), et deux autres autonomistes, le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), selon l’AFP. Ils ont combattu l’État malien avant de signer avec lui l’accord de paix dit d’Alger en 2015.
Les djihadistes avec lesquels ils avaient déclenché l’insurrection en 2012 continuent, eux, à combattre et se sont propagés au centre, au Niger et au Burkina Faso voisins.
Les trois groupes armés ont « décidé de fusionner les mouvements qui composent la CMA en une seule entité politique et militaire », selon une déclaration d’une page, relayée par l’AFP et authentifiée par les signataires.
Les signataires invoquent la « volonté des populations de l’Azawad (le Nord du Mali), d’unir leurs efforts pour faire face à tous les défis ». La CMA a suspendu en décembre sa participation aux mécanismes de mise en œuvre de l’accord de paix d’Alger, tout comme la quasi-totalité des groupes armés signataires, arguant de « l’absence persistante de volonté politique » de la junte au pouvoir.
Fin janvier, elle a aussi annoncé qu’elle se retirait de la Commission chargée de finaliser le projet de nouvelle Constitution, un élément clé du vaste chantier invoqué par la junte pour se maintenir jusqu’en 2024 à la tête de ce pays plongé dans une crise profonde.
La CMA dénonce la « déliquescence » de l’accord de paix d’Alger et appelle ses garants internationaux à « éviter une rupture définitive » entre ses parties. Elle exige une réunion en un lieu neutre avec la médiation internationale pour discuter de sa viabilité.
L’accord signé par ces ex-rebelles en 2015 avec les groupes armés pro-gouvernementaux et l’État malien prévoit plus d’autonomie locale et l’intégration des combattants dans une armée dite “reconstituée”, sous l’autorité de l’État. Mais son application reste fragmentaire.