Candidat malheureux lors des dernières présidentielles Kenyanes, l’opposant Raila Odinga a prêté serment mardi comme « président du peuple » devant des milliers de partisans réunis à Nairobi pour une cérémonie dont la retransmission a été interdite aux médias. En effet, malgré les avertissements des autorités, Odinga et ses partisans ont décidé d’organiser leur cérémonie.
Pour le moment, si les autorités n’ont toujours pas réagit, leur position était claire dès le départ. « Une telle investiture pourrait constituer un acte de “trahison”, soulevant la possibilité d’une arrestation, à haut risque, de M. Odinga », avaient souligné les gouverneurs de Nairobi. Des menaces qui n’ont pas empêché Odinga de prononcer le même serment que celui prévu par la Constitution pour l’investiture du chef de l’Etat, Bible à la main.
Agé de 73 ans, Odinga refuse toujours de reconnaître la réélection du président sortant Uhuru Kenyatta en 2017, accompagnée de mois de troubles qui ont fait 92 morts. Estimant que estime que la victoire à la présidentielle lui a une nouvelle fois été volée il n’a pas hésité à prêter son propre serment. “Moi, Raila Amolo Odinga (…), je prends la fonction de président du peuple de la République du Kenya”, a déclaré l’opposant.
Au moment où se déroulait cette cérémonie symbolique à Nairobi, les forces de l’ordre ont préféré garder leur distance. Evitant tout accrochage avec la police la foule s’est rapidement dispersée après la fin de la cérémonie.