La France a annoncé avoir reçu, mardi, la demande de la junte militaire du Burkina Faso de retrait de ses troupes déployées dans le pays. Mercredi, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères déclarait que Paris respectera le délai d’un mois exigé par Ouagadougou pour exécuter cette requête. Hier jeudi 26 janvier, l’ambassadeur de France au Burkina Faso a été rappelé à Paris en vue de consultations. Mais les autorités françaises n’ont pas dit si Luc Hallade sera remplacé.
« Nous avons reçu formellement la dénonciation, par le gouvernement burkinabè, de l’accord de 2018 relatif au statut des forces françaises présentes dans ce pays. Conformément aux termes de l’accord, la dénonciation prend effet un mois après la réception de la notification écrite. Nous respecterons les termes de cet accord en donnant suite à cette demande », avait indiqué, mardi, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Dans la foulée, Paris a déclaré, hier, avoir rappelé son ambassadeur au Burkina Faso pour mener des consultations, suite à l’annonce du départ de la force Sabre, 400 forces spéciales, logées à la base de Kamboinsin, près de Ouagadougou.
Toutefois, s’agissant d’un éventuel remplacement de Luc Hallade, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a fait référence à la dernière visite au Burkina Faso de la Secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou, il y a 15 jours. Une visite qui faisait notamment suite à la demande des autorités burkinabè de remplacement de Luc Hallade. Mais Anne-Claire Legendre ne confirme pas qu’il s’agit d’un futur remplacement.
Après le Mali et la Centrafrique…le Burkina
Après le Mali, le Burkina Faso est le deuxième pays du Sahel qui exige la sortie de son territoire de l’armée française. Quelques 2400 militaires français avaient achevé, le 15 août 2022, de quitter le Mali.
Quatre mois plus tard, les 47 derniers militaires français déployés en Centrafrique quittaient le pays, le 15 décembre 2022. L’essentiel des 130 militaires qui composaient le contingent avait quitté le pays les semaines précédentes.
La France avait déployé en 2013 plus d’un millier de soldats en Centrafrique dans le cadre de l’opération Sangaris, avec l’aval de l’ONU, pour faire face aux violences intercommunautairesSangaris, qui comptait jusqu’à 1.600 hommes, a duré jusqu’en 2016.
A l’instar du Mali et de la Centrafrique ; le Burkina s’est rapproché de la Russie depuis le coup d’Etat de septembre 2022. La junte au pouvoir se défend, toutefois, d’avoir conclu un accord avec le groupe paramilitaire russe Wagner.