Les parlementaires marocains ont décidé lundi de « reconsidérer les relations avec le Parlement européen et de les soumettre à une évaluation globale ». Et ce, pour protester contre une résolution votée par les élus européens relatives à la liberté de la presse et d’allégations de corruption au Maroc.

Le Parlement marocain a unanimement rejeté lundi 23 janvier les accusations « fallacieuses » des députés européens et toute « ingérence » dans les affaires du royaume. Les deux chambres du Parlement se sont réunies en séance plénière à Rabat pour « évaluer » la résolution du Parlement européen (PE) qui s’est également inquiété des allégations de corruption pesant sur ce pays.

Les « décisions (des eurodéputés) ne vont pas nous intimider et nous n’allons pas changer notre trajectoire et nos approches », estime Mohamed Ghiat, le président du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI), le principal parti de la majorité.

La résolution du Parlement européen est « une tentative désespérée d’influencer la justice marocaine indépendante » et une « violation de la souveraineté d’un pays partenaire », a renchéri Ahmed Touizi, du Parti Authenticité et Modernité (PAM), autre formation de la coalition gouvernementale.

Se faisant l’écho de plusieurs parlementaires, Ahmed Touizi a accusé la France -sans la citer- d’être à l’origine d’une campagne anti-marocaine à Bruxelles. « Dans les coulisses de cette décision se cache un pays que l’on croyait ami et partenaire sûr mais l’odeur du gaz lui a fait perdre sa tête », a-t-il opiné, en référence au rapprochement entre Paris et Alger.

Dans un texte adopté à une large majorité la semaine dernière à Strasbourg, le Parlement européen a enjoint les autorités marocaines à « respecter la liberté d’expression et la liberté des médias » et à mettre fin au « harcèlement de tous les journalistes ».

En conclusion, le Parlement marocain « a décidé de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen et de les soumettre à une évaluation globale », sans plus de détails, a indiqué Rachid Talbi Alami, président de la chambre des représentants.