C’est une visite qui était très attendue, mais Faure Gnassingbé a quitté Bamako après avoir rencontré le président de la transition malienne, Assimi Goita, mercredi 4 janvier, sans donner de garantie sur la libération des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali. Le président togolais n’a fait aucune déclaration au moment de quitter le pays.
Médiateur dans la crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire, la visite du président togolais à Bamako suscitait beaucoup d’espoirs. Mais Faure Gnassingbé est reparti comme il est venu. Sans faire la moindre déclaration. « Je reviendrai et je ferai une belle déclaration », a-t-il simplement lancé à la presse au moment de quitter le palais Koulouba de Bamako.
De son côté, la présidence malienne a diffusé, mercredi, des images de la visite du président togolais, avec le colonel Assimi Goita, mais sans aucun commentaire.
L’annonce d’une éventuelle grâce présidentielle tant attendue n’a pas eu lieu. Pourtant, beaucoup d’actes posés dernièrement ont laissé croire à une issue heureuse imminente dans ce dossier, malgré la lourde condamnation des soldats ivoiriens par la justice malienne, le 30 décembre dernier, à 20 ans de prison pour attentat et complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté extérieure de l’État.
En effet, en fin décembre, un mémorandum a été signé par les deux pays pour la libération des 46 soldats. D’ailleurs, dans son discours à la nation, le 31 décembre dernier, le président ivoirien Alassane Ouattara promettait que les 46 rentreraient bientôt en Côte d’Ivoire.
Par ailleurs, la Cédéao qui menaçait de prendre des sanctions contre le Mali si les soldats ivoiriens n’étaient pas libérés avant le 31 décembre dernier, a annoncé, mercredi, qu’elle suspendait cette décision.
Autant de signaux qui ont fait que le déplacement du président togolais, mercredi, à Bamako, laissait espérer une bonne nouvelle dans cette affaire.
Mais ce mutisme de Faure Gnassingbé semble signifier que les négociations sont toujours en cours dans ce dossier. Surtout que les sujets de crispation entre les deux pays n’ont pas manqué ces derniers temps. Bamako reprochant notamment à Abidjan d’avoir pesé de tout son poids quand la Cédéao avait prise des sanctions contre le Mali.
Quoi qu’il en soit, l’espoir reste grand que ce dossier sera bientôt vidé. Qu’il s’agisse d’une grâce présidentielle ou de toute autre mesure visant à mettre fin à cet épisode, il s’agirait plutôt de laisser le temps et l’initiative au Mali de clore ce dossier, en s’assurant une bonne sortie de scène.