L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz

  

L’ancien chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a été empêché de quitter le pays, hier mercredi 4 janvier, alors qu’il était à l’aéroport de Nouakchott pour prendre un vol pour Paris. Il a été bloqué par des éléments de la gendarmerie, qui ont confisqué son passeport.

Mohamed Ould Abdel Aziz s’était déjà rendu à Paris durant le dernier trimestre où il était resté durant deux mois pour des raisons de santé. Mais l’ancien président mauritanien avait profité de son séjour pour s’adresser à la presse internationale. Lors d’un entretien avec France 24, il s’était notamment montré très critique contre le régime de Nouakchott.

Des sorties qui ne semblent pas plaire au gouvernement mauritanien qui a cette fois-ci, décidé d’interdire à l’ancien président de la République de sortir du territoire.

« J’avais prévu de voyager ce soir sur Paris, je me suis présenté normalement et j’ai fait mes formalités. Tout allait très bien jusqu’à l’arrivée de la gendarmerie. Les gendarmes m’ont demandé mon passeport. Je leur ai dit qu’ils n’étaient pas concernés par ça, parce que ce ne sont pas eux qui font les formalités. Une fois devant le guichet, j’ai présenté le passeport avec la carte d’embarquement, et puis ils m’ont dit : “On a reçu des instructions pour vous empêcher de voyager. Vous ne pouvez pas quitter le pays.” Je leur ai demandé pourquoi, est-ce qu’ils ont un document quelconque pour justifier leur décision? Ils m’ont dit non, ce sont les instructions ; mon passeport est confisqué », a en effet, raconté Mouhamed Ould Abdel Aziz sur RFI.

Pour l’ancien président, il s’agit d’«une mesure de la police politique de la dictature de mon pays, c’est tout ! Moi, je ne suis ni en contrôle judiciaire, ni en résidence surveillée. J’attends d’être jugé, donc je ne peux pas comprendre. À partir du moment où je suis chez moi, je ne sais pas si je suis en liberté parce que je suis poursuivi, pourchassé. Et ces derniers temps, j’ai beaucoup bougé, j’ai fait beaucoup de bruit, pour être en paix avec la police, et il ne faut pas trop bouger, il ne faut pas trop parler, il ne faut pas critiquer le système. Malheureusement, depuis trois ans, on vit ce système, on vit cette dictature cynique et sournoise».

Pour rappel Mohamed Ould Abdel Aziz accusé de corruption durant les dix années qu’il est resté à la tête de la Mauritanie, est en attente d’être jugé. Il avait été mis sous contrôle judiciaire en 2021 et incarcéré, avant d’être assigné à résidence pour des raisons de santé. Il avait ensuite été libéré en septembre dernier, à la fin de son contrôle judiciaire.