La chancelière allemande va rempiler après avoir conclu un accord de gouvernement avec les sociaux-démocrates du SPD. Il a fallu d’âpres négociations pour sceller un nouvel accord de gouvernement qui sort l’Allemagne d’une crise politique aux enjeux internationaux et surtout européens.
Si un échec était advenu ; de nouvelles élections seraient organisées et plongeraient la première puissance économique de ce continent dans l’incertitude. Une telle situation serait préjudiciable à tous les membres du l’UE. En leaders politiques responsables, les ex-alliés ont donc décidé de remettre le couvert pour une nouvelle coalition.
La dernière expérience a certes été traumatisante pour la CDU tout comme le SPD qui y ont laissé des plumes et subi une poussée inquiétante des extrémistes de l’AFD, parti xénophobe dorénavant présent au Bundestag.
Mme Merkel inaugure ainsi un quatrième mandat acquis de haute lutte. Le curieux est que l’économie allemande se porte très bien avec des excédants commerciaux records, un taux de chômage très bas et des perspectives de croissance à rendre jaloux beaucoup d’autres pays.
La vraie raison des difficultés rencontrées par Mme Merkel est l’accueil d’un million de réfugiés venant d’Irak et de Syrie principalement. Ce choix du bon sens économique(l’Allemagne vieillissante a besoin de bras) et de la légalité : les réfugiés ont droit à l’aide internationale.
Mme Merkel qui vient d’Allemagne de l’Est et qui a vécu les privations de la dictature communiste comprend, peut-être mieux que d’autres le calvaire des réfugiés. Elle a agi en femme de cœur et en leader politique perspicace. Elle a pris de gros risques dans un pays où les démons de la xénophobie sont toujours à l’affût. Le revers électoral qu’elle a subi et qui l’a privée de majorité est un coup de semonce. Cette fois ci, elle a sauvé son fauteuil mais à quel prix. Osera-t-elle tenté le diable la prochaine fois ? Rien n’est moins sûr !
L’Europe qui est entrain de se barricader et qui voit les extrêmes droites reprendre du poil de la bête en Autriche, par exemple semble amnésique. Les années 30 avec la montée des fascismes ne sont pas si éloignées que cela. L’avènement du nazisme, non plus !
Heureusement que Marine Le Pen et Nigel Farage ont été sévèrement battus en France et en Angleterre. Mais il y a le petit chancelier autrichien qui tente le diable en s’alliant avec l’extrême droite. Il y a aussi la Hongrie plus recroquevillée que jamais sur elle-même et la Pologne qui piétine les droits de l’homme.
L’Europe est malade de ses contradictions en prônant la défense de la démocratie et des droits de l’homme tout en laissant des régimes liberticides fleurir en son sein. Il est vrai qu’il s’agit du choix démocratique des citoyens. Mais Hitler aussi a d’abord gagné démocratiquement les élections avant d’imposer son « national-socialisme » de sinistre mémoire.