Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan effectue une visite en Libye où il s’est notamment rendu sur des sites de charniers dans lesquels des dizaines de corps ont été découverts depuis l’été 2020.
Lors d’une visite à Tarhouna (Ouest) lundi, « dans le cadre d’enquêtes sur des crimes commis en Libye », Karim Khan a rencontré des proches des victimes devant lesquels il a souligné « son engagement à accélérer le travail sur le dossier libyen », a fait savoir la CPI mardi sur Twitter.
Arrivé samedi à Tripoli pour la première visite d’un procureur de la CPI depuis dix ans, M. Khan s’est entretenu avec plusieurs responsables libyens, notamment le président du Conseil présidentiel Mohamed el-Manfi, la ministre de la Justice Halima Ibrahim et le procureur général militaire.
Le procureur de la CPI doit briefer le Conseil de sécurité de l’ONU mercredi sur la situation en Libye dans une intervention depuis Tripoli, selon la CPI.
A ce jour, plus de 270 corps ont été découverts dans des charniers à Tarhouna par les équipes du département des enquêtes criminelles et de l’Autorité générale pour la recherche et l’identification des disparus.
Les premières fosses communes ont été découvertes après le départ de la ville en juin 2020 des forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen, qui avait tenté, sans succès, d’avril 2019 à juin 2020, de conquérir la capitale Tripoli, où siégeait le gouvernement reconnu par l’ONU.
Mais les exactions ont commencé en 2015, en pleine guerre civile, lorsque la ville située à 80 km au Sud de Tripoli est tombée aux mains d’Al-Kani, une milice locale particulièrement violente.
La CPI enquête depuis longtemps sur des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre commis en Libye ainsi que sur des violations des droits humains subies par des migrants.
Avant de prendre la tête de la CPI, Karim Khan avait défendu Seif al-Islam Kadhafi, fils de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi, toujours poursuivi pour « crimes contre l’humanité » par la CPI, qui le recherche.