Le Kenya a annoncé hier mercredi le déploiement de troupes en République démocratique du Congo (RDC), dans le cadre d’une intervention militaire régionale visant à soutenir le régime congolais face aux rébellions actives dans l’Est de la RDC.« En tant que voisins, le destin de la RDC est lié au nôtre », a lancé le président William Ruto à Nairobi lors d’une cérémonie de présentation du contingent prêt à partir, en rappelant que la force régionale doit compter également des militaires du Burundi, d’Ouganda et du Soudan du Sud, envoyés « en mission pour protéger l’humanité ».
« Nous ne permettrons pas aux groupes armés, aux criminels et aux terroristes de nous priver de notre prospérité commune », a poursuivi le chef de l’État kényan, sans préciser le calendrier de déploiement des troupes.
La RD Congo, pays riche en minerais, tente de contrer les activités de dizaines de groupes armés qui prolifèrent dans l’Est de cet immense pays, très riche en ressources naturelles.
Les dirigeants des sept pays membres de la Communauté est-africaine (Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Soudan du Sud, Ouganda et RDC), dans laquelle le Kenya joue un rôle moteur, s’étaient mis d’accord en avril pour la création d’une force conjointe pour aider à restaurer la stabilité en RDC.
La tension est particulièrement vive dans la province du Nord-Kivu depuis la résurgence du M23 (“Mouvement du 23 mars”), une ancienne rébellion tutsi qui a repris les armes en fin d’année dernière. Après des semaines d’accalmie, le M23 est à l’offensive depuis le 20 octobre dans le territoire de Rutshuru, où elle s’est emparée de villes sur un axe routier stratégique desservant Goma.
Les rebelles ont notamment atteint ces derniers jours Rumangabo, siège d’une base de l’armée congolaise et du quartier général du parc national des Virunga.
Des drapeaux français et de l’Union européenne ont été vandalisés et des slogans hostiles au Rwanda, à l’Ouganda mais aussi à l’Occident scandés hier mercredi à Bukavu, dans l’Est de la RDC, par des manifestants mobilisés contre la rébellion du M23
Après des mois de tension et d’accusations d'”agression”, Kinshasa, qui accuse Kigali de soutenir la rébellion du M23, a décidé samedi d’expulser l’ambassadeur du Rwanda en RDC. Une décision que Kigali a « noté avec regret ».