Aboubakar Sidiki Diakité, l’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara, était encore à la barre, lundi 31 octobre, lors de la 12ème journée d’audience dans le procès du massacre du stade de Conakry, en septembre 2009. Celui qu’on surnomme « Toumba » a fait voler en éclats le pacte de non-agression conclu par les avocats de la défense au début de ce procès.
A la barre depuis deux semaines maintenant, «Toumba » Diakité était face aux avocats de la défense,hier lundi. Une défense qui a fini par afficher sa division devant le tribunal après que l’ancien aide de camp du chef de la junte, a désigné Moussa Dadis Camara comme le donneur d’ordres, et Moussa Tiegboro Camara, de même que Marcel Guilavogui, neveu de l’ancien président guinéen, comme les exécutants du massacre du 28 septembre 2009.
Les avocats de ces derniers ont naturellement répliqué et chargé l’ex bras droit de l’ancien chef de l’Etat guinéen. Et c’est à un véritable duel entre Me Salifou Béavogui, l’avocat de Marcel Guilavogui et « Toumba » Diakité, auquel a assisté le tribunal.
La robe noire a déversé une pluie de questions sur Diakité, qui a perdu son calme, parfois, mais est resté fidèle à sa version, affirmant notamment avoir croisé Marcel et ses hommes avant d’arriver au stade.
L’avocat lui demande alors de décrire les forces que commandait Marcel Guilavogui, mais « Toumba » répond : «Je n’étais pas en reportage », provoquant un tonnerre de rires dans la salle d’audience.
« Toumba » Diakité a été moins loquace, toutefois, face aux questions de Maître Samory Traoré, l’avocat de Dadis Camara, dans l’après-midi. Se gardant de faire de nouvelles révélations sur le massacre du 28 septembre 2009, il a presque observé le silence.
On attend désormais avec impatience la comparution de l’ancien chef de la junte militaire, Moussa Dadis Camara.
Le massacre du 28 septembre 2009 avait fait 157 morts, 109 femmes violées, des centaines de blessés et plusieurs disparus, selon un rapport de l’ONU. Des leaders de l’opposition avaient appelé à un rassemblement au stade du 28 septembre de Conakry pour contester l’éventuelle candidature à la Présidentielle de l’ancien président Moussa Dadis Camara. La manifestation avait été réprimée dans le sang.