Le procès du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée a repris, hier mercredi, avec la comparution d’Aboubacar Sidiki Diakité, l’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara. Celui qu’on surnomme ‘’Toumba’’ a demandé à l’ancien président d’assumer la responsabilité de ces évènements qui ont fait au moins 157 morts, alors que 109 femmes avaient été violées selon un rapport de l’ONU. Il a invité l’ex chef de l’Etat à demander pardon au peuple guinéen.
La première journée de comparution d’Aboubacar Diakité, dit « Toumba », a été riche en révélations. L’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara est notamment revenu sur son compagnonnage avec l’ancien président guinéen et le pacte qui les liait, ainsi qu’à d’autres hommes, et qui a débouché sur la prise du pouvoir en décembre 2008, après le décès de l’ancien président Lansana Conté.
« Même ceux qui sont en train de nous juger, c’est lui qui les commandait, Dieu lui a donné le pays. Tous ceux qui l’ont conseillé, lui ont dit de venir dire : +c’est moi, le président Dadis, c’est moi qui vous commandais, c’est moi le responsable, commandant en chef des forces armées guinéennes, président de la transition, président de la République… Ce qui est arrivé, ce qui s’est passé, c’est moi. Je demande pardon au peuple de Guinée+, c’est ça un homme. Il a peur de quoi ? », a martelé Aboubacar Diakité à la barre.
Selon le capitaine Moussa Dadis Camara, les atrocités qui avaient été commises ce jour-là au stade du 28 septembre de Conakry, avaient été perpétrées par des hommes échappant à tout contrôle.
D’après plusieurs témoignages, les bérets rouges avaient agi au stade en présence du lieutenant Toumba Diakité et sous son commandement.
Mais selon une commission d’enquête internationale, les Bérets rouges de la garde présidentielle, les militaires, policiers et miliciens qui ont perpétré le massacre de septembre 2009 ne pouvaient pas agir comme ils l’ont fait, sans en avoir reçu l’ordre du capitaine Camara, ou sans disposer de l’autorité d’agir en son nom.
Et qu’il ait ou non donné l’ordre, Dadis Camara n’avait rien fait pour stopper le massacre ou en punir les auteurs, toujours selon la commission d’enquête.
Toumba Diakité a accusé, par le passé, le capitaine Dadis Camara d’avoir donné l’ordre de la répression. Le 3 décembre 2009, il avait ouvert le feu et gravement blessé le capitaine Camara, précipitant sa mise à l’écart du pouvoir. Il lui reprochait de vouloir lui faire porter la responsabilité du massacre du 28 septembre.
Le procès reprendra le lundi 24 octobre prochain.